Saâd-Eddine El Othmani a-t-il opté pour la politique de l’autruche dans l’affaire des pensions de retraite de son prédécesseur, Abdelilah Benkirane? La question devient de plus en plus persistante au vu des derniers développements de cette polémique.
Dans son édition du vendredi 15 février, Al Akhbar rapporte que le chef du gouvernement semble tout faire pour ne pas convoquer une réunion de la majorité, avec la présence des secrétaires généraux des différents partis qui la forme. Et pour cause. Parmi les dossiers chauds qui risquent d’être posés sur la table, il y a celui, qui fait aujourd'hui polémique, des deux pensions de retraite que reçoit Abdelilah Benkirane. Une polémique qui n’a fait qu’enfler après les récentes déclarations du Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, qui s’étonne que l’ancien chef du gouvernement touche sa pension de retraite comme ancien parlementaire alors qu’il présidait en même temps l’Exécutif.
La publication rappelle d’ailleurs qu’elle avait déjà rapporté, document à l’appui, qu’Abdelilah Benkirane
touchait cette pension depuis 2012 et jusqu’à octobre 2017. Le responsable de l’USFP, qui s’exprimait sur les ondes d’une chaîne française, a même remis en cause le référentiel des bonnes mœurs du parti de la Lampe, au regard de ce que révèle cette polémique autour de l’ancien chef du gouvernement. Pis, il avoue sa surprise de voir Abdelilah Benkirane toucher cette retraite de parlementaire au moment où il était, en tant que chef de l’Exécutif, le premier au courant de la situation financière délicate de la Caisse de retraite dédié aux parlementaires, alors quasiment en faillite.
Al Akhbar ne manque pas de souligner que cette polémique pourrait expliquer le refus de Saâd-Eddine el Othmani de tenir la réunion de la majorité, d’autant qu’elle a déjà provoqué des tensions entre les partis réunis au sein du gouvernement. Le journal en veut pour preuves ces «accrochages» intervenus au sein de la commission d’enseignement et de communication au sein du Parlement, accrochages qui ont provoqué le report du vote du projet de loi-cadre de l’éducation et la formation professionnelle, considéré pourtant comme un texte prioritaire dans le cadre de la réforme de ces deux secteurs.