La nouvelle stratégie de l’emploi pour les non-diplômés, expliquée par Younes Sekkouri

Younes Sekkouri, ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, le 30 décembre 2024. (Y.Mannan/Le360)

Le 30/12/2024 à 19h15

VidéoQuatorze milliards de dirhams d’investissement pour la formation et l’emploi d’environ 200.000 personnes au sein des petites et moyennes entreprises constituent les principaux points de la stratégie de l’emploi des non-diplômés fixée par le gouvernement pour 2025. Les détails.

Dans un entretien avec Le360, Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, a expliqué que cette stratégie sera mise en œuvre dans les prochaines semaines en 2025. Il a ajouté: «Nous avons un engagement au niveau du gouvernement pour parer aux difficultés en matière d’emploi et de chômage.»

D’après l’analyse du gouvernement, «le stock des chômeurs dont nous disposons est composé aux deux tiers de personnes sans diplôme. De plus, les 200.000 chômeurs additionnels chaque année, depuis trois ou quatre ans, proviennent exclusivement des milieux ruraux». La cause principale, à 80%, est «les changements climatiques et le manque d’eau et de pluie».

Le gouvernement a conçu un programme, adapté à la réalité de nos concitoyens sur tout le territoire national. Doté d’un budget important, il prévoit:

– Douze milliards de dirhams destinés aux très petites entreprises dans le cadre de la charte de l’investissement. Jusqu’à présent, seuls les grands investissements, au-delà de cinquante millions de dirhams, bénéficiaient des aides de cette charte.

– Une aide ciblée pour les petites entreprises, qui emploient aujourd’hui plus de 75% des salariés du secteur formel déclaré à la CNSS.

La stratégie inclut également un soutien aux 1,6 million de chômeurs ruraux, dont les deux tiers n’ont aucun diplôme et n’ont jamais bénéficié de programmes gouvernementaux. Ces derniers «vont recevoir des bourses», afin de faciliter leur insertion sur le marché du travail.

Le ministre a précisé que son département prépare un dispositif pour aider les entreprises à recruter ces jeunes, même s’ils ne sont pas diplômés, avec des aides sous forme de primes à l’emploi. Une partie du budget gouvernemental sera consacrée à leur formation pendant leur période de recrutement. La stratégie vise environ 200.000 personnes.

Un troisième volet concerne les jeunes non-diplômés ayant droit à une période d’apprentissage d’environ un an. Selon le ministre, «l’apprentissage se fera au sein des centres de formation intra-entreprises». Ces centres, situés dans les usines, consacreront une partie du temps à la formation et le reste au travail. Younes Sekkouri a souligné que «pendant leur formation, ces jeunes seront rémunérés par l’entreprise».

En 2025, la stratégie vise 100 jeunes apprentis par petite unité industrielle, contre 19 actuellement. Cette programmation s’appliquera à toutes les régions et provinces du Royaume. Le ministre compte sur l’Agence nationale de la promotion de l’emploi et des compétences pour accompagner cet effort.

Par ailleurs, le ministre a évoqué le projet de loi sur la grève, récemment transféré à la Chambre des conseillers après son adoption par la Chambre des représentants. «Je suis confiant. J’ai commencé à recevoir les syndicats aujourd’hui, et d’autres rencontres sont prévues dans les 48 heures avant le début du débat chez les conseillers parlementaires», a déclaré le ministre.

Il a assuré que «les syndicats, s’ils viennent avec des propositions, trouveront un gouvernement très ouvert aux amendements, comme promis à la première chambre». Le ministre a conclu en affirmant que l’objectif est d’avoir une loi sur la grève «équilibrée, qui peut rendre service aux grévistes, aux non-grévistes, aux entreprises et à la société».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 30/12/2024 à 19h15