Le Maroc a réaffirmé, mardi 26 août à Rabat, l’importance stratégique de la mer et de l’océan comme vecteurs «de prospérité nationale, de lien continental et de défense de la souveraineté». Cette position a été mise en avant à l’occasion d’une conférence internationale sur le droit maritime, organisée par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, en partenariat avec l’Institut de Droit International (IDI). Placée sous le thème «Pratiques internationales dans la délimitation des espaces maritimes», la rencontre a réuni diplomates, juristes et experts de renom pour débattre des enjeux liés à la gouvernance des mers et océans.
La vision royale au cœur du débat
En ouverture des travaux, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a rappelé que le roi Mohammed VI «consacre la mer comme source de prospérité nationale, de rapport avec le continent et de défense de l’unité territoriale».
Le ministre a souligné que le Souverain a lié «l’intégrité territoriale à l’affirmation du Maroc comme acteur maritime majeur», une vision qui dépasse la seule logique de souveraineté pour embrasser une perspective d’«intégration économique et humaine, notamment avec l’Afrique».
Une dynamique nationale portée par l’économie bleue
Sur le plan interne, Nasser Bourita a mis en avant les avancées du Royaume en matière d’économie bleue, citant le développement portuaire, avec Tanger Med, devenu l’un des hubs les plus importants de la Méditerranée et du continent africain, et le futur port de Dakhla-Atlantique, appelé à renforcer la connexion du Maroc avec l’Afrique et le reste du monde. Il a également rappelé l’appel royal à la reconstitution d’une flotte nationale de marine marchande «forte et compétitive», indispensable pour soutenir les échanges et la connectivité du pays.
Une dimension internationale renforcée
Sur le plan international, la mer a été placée au cœur des grandes initiatives diplomatiques lancées par le Maroc. Bourita a notamment cité le Processus de Rabat, initié en 2022, qui rassemble 23 pays africains atlantiques autour de trois priorités: la sécurité maritime, la protection de l’environnement et le développement bleu durable. Le ministre a également évoqué le projet stratégique du Gazoduc atlantique, un chantier structurant qui devrait stimuler la création d’infrastructures locales et catalyser le développement industriel régional, contribuant ainsi à «une prospérité collective et durable».
Une conférence à forte portée académique
La rencontre de Rabat, tenue sous le thème Pratiques internationales dans la délimitation des espaces maritimes, a réuni des sommités mondiales du droit international. Parmi elles, Mohamed Bennouna et Miloud Loukili, deux experts marocains de renommée mondiale, ainsi que Yuji Iwasacwa, président de la Cour internationale de Justice. Dans son intervention, Mohamed Bennouna a rappelé l’importance de la présence de l’IDI en Afrique, estimant que cette rencontre contribue à mettre en avant les intérêts du Maroc et des pays atlantiques en matière de droit maritime. De son côté, Miloud Loukili a qualifié le Royaume de «pays de mer par excellence», soulignant la pertinence des débats autour de la délimitation des espaces maritimes, des droits des pays enclavés et de l’Initiative Royale pour la Façade Atlantique.
Un droit maritime évolutif
En conclusion, Nasser Bourita a insisté sur la nécessité de considérer la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer comme «un instrument évolutif et pragmatique», capable de répondre aux enjeux actuels et futurs liés aux mers et océans.







