La main tendue à l’Algérie, «un appel de la sagesse du roi Mohammed VI», selon un politologue

Brahim Moussaaid / Le360 (photomontage)

Le nouvel appel du roi Mohammed VI à la réconciliation avec l’Algérie est un véritable message «de sagesse et de responsabilité» dans un contexte international difficile, estime le politologue Moussaoui Ajlaoui, au lendemain du discours du Trône. Analyse.

Le 31/07/2022 à 15h49

«Nous enregistrons le fait qu’il s’agit d’un message de sagesse et de responsabilité adressé aux dirigeants et au peuple algériens dans un contexte régional et arabe fortement perturbé», a expliqué le politologue Moussaoui Ajlaoui, avant de souligner l’importance de ce nouvel appel du discours du Trône, «une précieuse occasion qui permet au Souverain de transmettre à son peuple les importants messages clairvoyants sur les orientations majeures de la vie politique, économique et sociale» du Royaume du Maroc.

Il faut souligner aussi, a dit Moussaoui Ajlaoui, que le roi Mohammed VI a consacré dans son discours du Trône du 30 juillet 2022 une bonne et importante partie à la situation relationnelle avec l’Algérie, «regrettant l’impasse dans laquelle se trouvent actuellement les rapports bilatéraux avec ce pays». Ainsi, le Souverain a estimé dans son discours «une fois de plus que les frontières qui séparent le peuple marocain et le peuple algérien frères ne seront jamais des barrières empêchant leur interaction et leur entente». Pour illustrer cette idée, le politologue a énuméré les initiatives qu’avaient entreprises par le passé les Sultans, puis Rois du Maroc, à l’égard de l’Algérie.

En plus de l'envoi d'armes et des appuis politiques du Royaume à la lutte pour l'indépendance de l’Algérie, Rabat avait célébré chaque année, fastueusement, le jour de l’indépendance du pays (5 juillet 1962). Peu avant la proclamation de celle-ci, le Maroc s’était démarqué en ouvrant sur son territoire une radio dédiée à l’indépendance de ce pays. «La réconciliation et l’entente avec l’Algérie vont permettre aux (cinq) pays du Maghreb d'être une force politique et économique «non seulement dans cette région africaine mais dans le monde arabe aussi», souligne cet expert en géopolitique. 

Le politologue a également voulu pointer un important passage du discours, dans lequel le Roi a insisté sur le fait que pour le cas du Maroc «jamais nous n’avons permis ni ne permettrons à quiconque de porter atteinte à nos frères et voisins».

En revanche, a affirmé le Souverain, «notre souhait est que ces frontières se muent en passerelles permettant au Maroc et à l’Algérie d’accéder à un avenir meilleur et d’offrir un bel exemple de concorde aux autres peuples maghrébins», a précisé le Roi qui a aussi exhorté à cette occasion «les Marocains à préserver l’esprit de fraternité, de solidarité et de bon voisinage qui les anime à l’égard de nos frères algériens».

«D’ailleurs, nous assurons ces derniers qu’en toute circonstance, le Maroc et les Marocains se tiendront toujours à leurs côtés», a assuré le Roi, qui a ajouté que toutes «les allégations selon lesquelles les Marocains insulteraient l’Algérie et les Algériens sont le fait d’individus irresponsables qui s’évertuent à semer la zizanie entre les deux peuples frères».

Le Souverain a en outre regretté que les «médisances sur les relations maroco-algériennes sont totalement insensées et sincèrement consternantes».

Le roi Mohammed VI a conclu son propos en exprimant sa «ferme volonté de trouver une issue à la situation actuelle et de favoriser le rapprochement, la communication et la compréhension entre les deux peuples». Le Souverain a émis l’espoir d’œuvrer «avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l’Algérie puissent travailler, main dans la main, à l’établissement de relations normales entre deux peuples frères, unis par l’Histoire, les attaches humaines et la communauté de destin».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 31/07/2022 à 15h49