La visite que devait effectuer le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, à Alger le lundi 12 février a été reportée par le régime algérien, 12 heures à peine avant son arrivée. Pour justifier ce report, il a évoqué des «problèmes d’agenda». Le même jour, la presse algérienne a «corrigé» cette information en expliquant que les dossiers n’étaient pas encore finalisés, rapporte l’éditorialiste d’Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 16 février.
Les mêmes médias ont indiqué que l’Algérie espère que «cette visite contribuera à tourner la page après que l’Espagne a dérogé à sa neutralité dans l’affaire du Sahara en soutenant la position marocaine». En substance, la junte militaire et sa presse croyaient qu’Albares se rendait en Algérie non pas pour discuter des dossiers en suspens dans les relations algéro-espagnoles mais pour inscrire les relations étrangères et les positions de l’Espagne dans l’agenda de ses discussions avec les responsables algériens. Mais l’Etat espagnol «n’est pas un enfant qui suce ses doigts». Il semblerait qu’il l’ait fait savoir à ses interlocuteurs en demeurant attaché à ses relations avec le Maroc.
Certains dirigeants algériens sous-estiment l’Espagne. Leur haine leur a fait oublier que l’Espagne est un pays souverain, membre de l’UE, qui prend les décisions qui vont dans le sens de ses intérêts et qu’elle fait peu de cas de la colère des dirigeants algériens. Pour preuve, le gouvernement espagnol a fait la sourde oreille quand le régime algérien a rappelé son ambassadeur à Madrid et a suspendu le traité de bon voisinage. Quelques mois plus tard, un nouvel ambassadeur a été nommé sans que personne ne présente d’excuse ni que la position de l’Espagne sur la marocanité du Sahara ne varie d’un iota.
Le magazine américain The maritime executive a publié un article dans son édition du 4 février intitulé «l’Algérie subit des pertes considérables en boycottant les ports marocains». Cette politique hostile au Maroc coûte des pertes énormes à l’économie algérienne. Quant au complexe portuaire de Tanger Med, il a traité plus de 8,6 millions de conteneurs en 2023, soit 95% de sa capacité nominale, avec une croissance de 13% par rapport à 2022, comme le signale le magazine américain précité.
Par conséquent, souligne l’éditorialiste d’Al Ahdath Al Maghribia, le boycott du port marocain s’est répercuté sur le prix des marchandises et a provoqué une pénurie dans l’approvisionnement du marché algérien. Une pénurie qui s’ajoute à la crise structurelle qui affecte la distribution des produits alimentaires essentiels comme le sucre, le lait, les œufs.
Une décision politique mue par l’hostilité obsessionnelle des gouvernants algériens à l’encontre du Maroc. Depuis l’indépendance, ils brandissent l’épouvantail de la «menace du Maroc sur la sécurité algérienne» et «la nécessité sécuritaire et politique pour la protection de l’Algérie d’une armée nationale populaire».
La junte militaire cultive l’hostilité envers le Maroc dans tous les domaines. Elle s’oppose à son intégrité territoriale et l’agresse par l’intermédiaire de médias qui attisent la haine et de décisions politiques et économiques. Le premier perdant demeure l’Algérie.