Entre le déni et l’exigence de vérité, Alger a bel et bien eu l’embarras du choix. Visiblement décontenancée par l’ampleur prise par l’incident de tirs sur des civils marocains inoffensifs, survenu samedi 18 octobre à la frontière commune, mais aussi et surtout par la fermeté avec laquelle Rabat a réagi à cet incident, elle a d’abord essayé le démenti "incident monté de toutes pièces" avant de tenter des "explications" somme toutes incohérentes, relèvent les principaux titres de la presse nationale paraissant ce mardi 21 octobre. "Le régime algérien échoue à présenter une version cohérente à l’incident de tirs sur des civils marocains", certifie Al Ahdath Al Maghribiya, en égrenant, un à un, les indices de ce grand cafouillage algérien allant du déni des faits à la convocation du chargé d’affaires marocain à Alger, en passant par cette tentative désespérée de justifier l’injustifiable. "Les garde-frontières ont tiré des coups de feu en l’air en guise de sommation à l’encontre de contrebandiers qui se trouvaient au douar marocain d’Oulad Saleh, situé à 70 kilomètres d’Oujda", aurait déclaré un haut gradé de l’ALN au quotidien algérien Chourouk. Voilà qui prendrait à revers la version du père de la victime même, Rizkallah Saleh, pris à partie par les soldats algériens alors qu’il retournait ses terres en prévision de la saison des pluies. D’après la thèse algérienne, le civil marocain aurait été vu en train de "déverser des remblais dans les tranchées creusées par les soldats de l’ALN pour empêcher les trafiquants de drogue d’exfiltrer leur poison" !
Relevée à la bouche d’un général algérien, un certain Abdelaziz Moujahid, cette inénarrable thèse rappelle à notre vieux souvenir ce légendaire processus d’autofiction truffé à la sauce conspirationniste qui nous a été éternellement servi par la bêtise algérienne galonnée. Mais voilà, il y a une vérité qui n’échappe à personne. "L’Algérie voit d’un œil inquiet le succès des visites du Roi Mohammed VI en Afrique", relève la ministre déléguée aux Affaires étrangères et à la coopération, M’Barka Bouaida, dans une interview donnée au quotidien Al Akhbar.
Le succès du Maroc dérange au plus haut point
A la question de savoir si l’escalade orchestrée par Alger aurait un rapport avec la dynamique diplomatique enclenchée par le royaume sur le dossier du Sahara, la ministre déléguée aux Affaires étrangères a répondu par l’affirmative. "En effet, il y a une coïncidence entre cette escalade et les acquis réalisés par le Maroc sur le front diplomatique, notamment les succès répétitifs ayant couronné les visites royales dans différents pays africains et les percées réalisées à l’international sur la question de notre intégrité territoriale", décrypte la ministre M’Barka Bouaida. Une vérité qui avait été administrée par la plus haute autorité du royaume, le 10 octobre, qui marquait l’ouverture de la 4ème année législative de la 9ème législature. "On nous jalouse bel et bien. Que Dieu multiplie ceux qui nous envient', avait en effet martelé le roi Mohammed VI, dans un discours qui fera date. C’est justement ce sentiment de jalousie qui anime les ennemis du Maroc. L’incident de samedi dernier tient ainsi plus de la provocation que d’autre chose. Preuve en est qu’Alger, trois jours après les tirs sur le douar Oulad Saleh, est restée incapable de fournir la moindre explication cohérente et plausible. La fermeté avec laquelle Rabat a réagi à cette provocation a fait le reste en rajoutant au cafouillage du voisin de l’est. Au lieu d’ouvrir une enquête sur l’incident, ce dernier s’est contenté de convoquer le chargé d’affaires marocain à Alger pour lui confier ses complaintes quant à un prétendu acharnement marocain contre l’Algérie ! "Le gouvernement algérien a entrepris, dimanche 19 octobre, de convoquer le chargé d’affaires marocain pour lui exprimer son inquiétude quant aux accusations répétitives qui lui sont portées par le Maroc", rapporte Akhbar Al Yaoum, dans sa livraison de ce mardi 21 octobre. Une nouvelle dérobade algérienne qui a cette fois peu de chances de réussir. Rabat est déterminée à aller jusqu’au bout de son combat pour en finir avec les harcèlements "irresponsables" et "dangereux" auxquels Alger ne peut indéfiniment se livrer sans avoir à en rendre des comptes. Aux dernières nouvelles, l’affaire des tirs frontaliers sera incessamment portée devant le Parlement. A cet effet, une convocation aura été adressée au ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, afin d’éclairer les représentants de la Nation sur les derniers développements de ce fâcheux incident et examiner une réponse appropriée à apporter à la provocation algérienne.