Le 16 mars 2017 a marqué un tournant majeur dans l’histoire de la Confédération africaine de football. Ce jour-là, Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football, a remporté une victoire décisive en accédant au comité exécutif de la CAF, devançant largement son unique concurrent, l’Algérien Mohamed Raouraoua, par 41 voix contre 9. Ce dernier occupait ce poste depuis juin 2004, après avoir été élu pour la première fois en marge de la Coupe d’Afrique des nations.
Au-delà de cette victoire personnelle, Fouzi Lekjaa s’est également vu confier la présidence de commissions stratégiques au sein de la CAF, notamment celles des finances et des compétitions. Cette percée marocaine s’est traduite par l’intégration de plusieurs cadres nationaux dans différentes commissions de l’instance continentale, renforçant de manière significative la présence du Royaume dans les structures décisionnelles du football africain, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui consacre l’édition du vendredi 19 décembre à la Coupe d’Afrique des Nations qu’abrite le Maroc.
Cette dynamique s’inscrit dans une stratégie plus globale de retour et d’ancrage du Maroc sur la scène africaine, fondée sur la stabilité institutionnelle, une vision à long terme et une diplomatie sportive proactive. Depuis 2017, la Fédération royale marocaine de football, conformément aux orientations royales, s’emploie à consolider ses relations bilatérales avec de nombreuses fédérations africaines. Cette coopération se manifeste notamment par l’accueil régulier de stages de formation destinés aux entraîneurs, arbitres et cadres techniques africains au Complexe Mohammed VI de football à Maâmora, devenu un véritable pôle continental de développement des compétences.
Grâce à cette diplomatie footballistique active, le Maroc a également réussi à contrer les tentatives d’instrumentalisation du sport à des fins politiques hostiles à ses intérêts nationaux. En occupant une place centrale et crédible au sein des instances africaines, le Royaume a su préserver ses acquis, défendre ses positions et faire du football un prolongement cohérent de sa politique étrangère en Afrique, écrit Al Ahdath Al Maghribia.
La reconnaissance de cette action s’est matérialisée en 2022 par l’attribution au Roi Mohammed VI du Prix d’excellence de la Confédération africaine de football, récompensant des réalisations exceptionnelles au service du football africain. Dans un message adressé à cette occasion, lu par l’ancien ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, le Souverain a souligné que cette distinction constituait avant tout un hommage au génie africain et à la jeunesse du continent.
Le Roi Mohammed VI y a rappelé sa conviction, déjà exprimée lors du sommet de l’Union africaine de 2017, selon laquelle l’avenir de l’Afrique est intrinsèquement lié à sa jeunesse. Il a insisté sur la nécessité de politiques volontaristes orientées vers les jeunes afin de canaliser les énergies vers le développement. Pour le Souverain, le football ne se réduit pas à une simple discipline sportive, mais résulte d’un travail de fond, d’une vision prospective, d’une gouvernance fondée sur l’efficacité et la transparence, ainsi que d’investissements continus dans les infrastructures et le capital humain.
Le message royal a également mis en lumière la convergence de vues entre le Roi Mohammed VI et le président rwandais Paul Kagame, également honoré par la CAF, autour d’une foi partagée dans le potentiel de l’Afrique et de sa jeunesse. Cette conviction nourrit un engagement constant, sans complaisance ni autosatisfaction, pour consolider les acquis et relever de nouveaux défis.
Le Souverain a par ailleurs salué l’engagement du président de la FIFA, Gianni Infantino, en faveur du développement du football africain, ainsi que le rôle joué par le président de la CAF, Patrice Motsepe, dans le renforcement du rayonnement du football continental et la restauration de la crédibilité de ses instances décisionnelles.
Rappelant l’impact symbolique de la performance du football arabe et africain lors de la dernière Coupe du monde au Qatar, le Roi Mohammed VI a souligné que ces exploits ont mis en avant des valeurs humaines universelles telles que la persévérance, l’abnégation et le dépassement de soi, rappelle le quotidien. Ces valeurs, le Maroc s’attache à les ancrer durablement en intégrant le sport au système éducatif, dans l’objectif d’élargir la base de la pratique sportive, de libérer les talents et d’accompagner les jeunes révélés par des parcours de formation et de qualification adaptés.
Le Roi Mohammed VI a réaffirmé que le Maroc a démontré à maintes reprises, par des actions concrètes, sa disponibilité à mettre ses infrastructures, son expertise et son expérience, notamment dans le domaine du football, au service des pays africains frères désireux de faire de leur jeunesse un moteur d’espoir et de croissance. Un engagement qui résume une ambition nationale indissociable d’une ambition continentale, faisant de la diplomatie sportive marocaine un levier stratégique au service de l’Afrique.







