La crise d'approvisionnement du vaccin anti-Covid-19 déstabilise le gouvernement

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Revue de presseKiosque360. Le chef du gouvernement a passé un mauvais moment à la Chambre des conseillers, lors de la séance plénière tenue mardi dernier. Les chefs de groupes parlementaires de la majorité et de l’opposition ont vivement critiqué le retard pris dans l’approvisionnement du vaccin anti-Covid-19.

Le 20/01/2021 à 19h59

L’opposition a réclamé la démission du gouvernement, l’accusant d’avoir été incapable de se procurer le vaccin contre le Covid-19. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 21 janvier, que les centrales syndicales ont vivement critiqué la gestion de ce dossier. Certains syndicats ont même boycotté la séance mensuelle de questions au chef du gouvernement, tenue mardi dernier, après avoir contesté le temps de parole qui leur avait été accordé.

Le chef du groupe istiqlalien à la Chambre des Conseillers, Abdeslam Lebbar, n’a pas mâché ses mots, dressant un violent réquisitoire contre le chef du gouvernement et le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, en affirmant que «le gouvernement doit démissionner car il n’a pu tenir sa promesse de lancer l’opération de vaccination le 15 décembre 2020. Votre gestion de ce dossier s’est soldée par un échec cuisant qui risque de faire plusieurs victimes, car la vaccination relève de la sécurité nationale. Vous avez annoncé que le Maroc serait parmi les dix premiers pays à commencer la campagne de vaccination, mais vous êtes aujourd'hui devancés par 31 pays». 

Et Lebbar de marteler que les contrats signés avec la société Sinopharma se sont évaporés sans que l’on en sache les causes. Encore faut-il préciser que l’annonce de l’arrivée prochaine des doses du vaccin d’AstraZeneca n’est qu’un leurre, car il s’agit d’une petite société installée en Inde avec une capacité de production limitée, conclut Lebbar.

Le quotidien Assabah rapporte que le secrétaire général du PAM a mis l’accent sur l’incapacité du gouvernement à donner des explications convaincantes sur le retard pris dans la campagne de vaccination. Les justifications sur l’existence de spéculations sur le marché de distribution des vaccins, ajoute Abdellatif Ouahbi, sont dénuées de tout fondement. Autant dire, poursuit-il, qu’il faut que l’Exécutif reconnaisse ses erreurs car le plus grand danger provient de la dissimilation de la vérité. D’autant que le gouvernement s’est engagé devant le Roi et les Marocains à assurer l’approvisionnement de ce vaccin et que la société Sinopharma a utilisé les Marocains comme des «rats de laboratoire». 

Même la majorité a tiré à boulets rouges sur le gouvernement, à l’instar de Mohamed Bakouri et Abdelhamid Fatihi, respectivement présidents des groupes parlementaires du RNI et de l’USFP. Tous deux ont critiqué la gestion calamiteuse de l’opération de vaccination par le gouvernement dont les membres, disent-ils, se sont embrouillés dans leurs contradictions en essayant de dissimuler la vérité.

Par Hassan Benadad
Le 20/01/2021 à 19h59