"L’armée marocaine a reçu 6 exemplaires de missiles anti-navires américains AGM/RGM/UGM-84 Harpoon en 2017", alertait il y a deux jours Menadéfense, site algérien spécialisé dans les questions d'armement et de défense. "En Afrique du Nord, seules la marine et l’aviation égyptienne disposent de ce missile", observe la même source, relevant que ces missiles allaient pallier l'absence de plateformes de lancements pour ces missiles sur les navires de la Marine royale marocaine (MRN).
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Rien que ça? Qu'en est-il des implications dissuasives de cette transaction conclue entre les FAR et le Pentagone pour les forces navales algériennes, qui exhibaient sans le moindre souci de discrétion leur porte-avions de fabrication italienne Kalaat Beni Abbas, lors de la manoeuvre "Toufane" (Déluge) organisée en mai dernier au large d'Oran, sur fond de tension avec le Maroc? Que vaut alors ce très coûteux porte-avions, devant le missile AGM/RGM/UGM-84 Harpoon?
Animée de la folie des grandeurs, Alger se livre, depuis la levée de l'embargo militaire international en 2008, à un impressionnant stockage d'armes sans réelle portée stratégique face à un voisin marocain misant plutôt sur la qualité et la technologie de pointe.
Pour s'en apercevoir, il n'est qu'à méditer sur le satellite de reconnaissance militaire Mohammed VI, lancé en novembre 2017. Une transaction passée dans la discrétion totale avec la France du socialiste François Hollande, amenant le voisin algérien (et celui du Nord, l'Espagne) à rebattre toutes leurs cartes en fait de stratégie militaire.