La CDT s’oppose à la cession des CHU à la CMR

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Revue de presseKiosque360. La décision de privatisation des CHU et leur acquisition par la Caisse marocaine de retraite (CMR) a été dénoncée par la CDT, qui s’est opposée à cette cession. Voici pourquoi.

Le 22/11/2019 à 19h06

Suite à la décision du gouvernement de privatiser des CHU (centres hospitaliers universitaires) et de les céder à la Caisse marocaine de retraite (CMR), la confédération démocratique du travail (CDT) est montée au créneau pour dénoncer l’approche de l’Exécutif.

Selon le quotidien Assabah, qui se penche sur ce sujet dans son édition du week-end des 23 et 24 novembre, le comité exécutif de la confédération démocratique du travail a estimé que «cette décision unilatérale du gouvernement exposerait les fonds des retraités à des risques, d’autant plus que cela s’effectue sans l’aval du conseil d’administration, plus haute instance décisive de la CMR».

De même, la CDT a mis en garde l’Exécutif contre la prise de cette décision, ses risques et son impact sur le secteur de la santé. Ce qui menace le service public et la gratuité des soins, précise la centrale syndicale, faisant remarquer que la loi de finances 2020 serait une orientation du gouvernement afin d’aggraver la pauvreté et les inégalités sociales et spatiales dans un contexte déjà marqué par les tensions sociales.

Cette décision, poursuit le quotidien, a suscité la colère des représentants syndicaux au sein du conseil d’administration de la Caisse marocaine de retraite. Du côté de la CMR, ajoute le quotidien, cette approche s’inscrit dans la politique gouvernementale d’innovation en matière de financement. Cette opération lui permettra d’encaisser 4.5 milliards de dirhams. Quant à la CMR, l’établissement pourra ainsi expérimenter une nouvelle forme d’investissement par des rémunérations de placements potentiellement plus importants. Car le gouvernement continuera d’assurer la gestion des CHU contre des loyers mensuels versés à la CMR.

Le nom des CHU concernés par l’opération n’a pas été communiqué. Dans une déclaration au quotidien, Younes Firachine, membre du comité exécutif de la CDT, estime que cette décision est une première, qu’elle menace les fonds des retraités, d’autant que cela a été décidé sans recourir au conseil d’administration de la CMR.

Cette décision aussi dénote de l’approche du gouvernement de gérer la santé publique dans le pays. Ce qui transformera les services de la santé en produits de vente et de commercialisation, sapant le principe de gratuité, a-t-il ajouté. Il a fait savoir que la CDT a convoqué ses représentants au sein du conseil d’administration de la CMR afin d’examiner cette décision et ses impacts avant de prendre des initiatives pour défendre les fonds de la CMR.

Par Mohamed Younsi
Le 22/11/2019 à 19h06