Le Comité de veille économique, (CVE) se serait-il transformé en un gouvernement bis? En tout cas, d'après la CDT, le Comité présidé par le ministre de l'Economie et des finances agirait comme un organe exécutif parallèle. Le CVE évolue, de plus, en dehors de tout contrôle constitutionnel, souligne la Centrale syndicale citée par le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 2 novembre.
La CDT, qui a tenu récemment une réunion de son bureau exécutif, a également sévèrement critiqué la gestion de la crise sanitaire actuelle par le gouvernement. La centrale a ainsi accusé l’équipe de Saâd-Eddine El Othmani d’agir à l'aveuglette, de manquer de visibilité et surtout d'avoir mis les syndicats à l'écart lors de la prise des décisions à caractère économique et social.
C'est ainsi, s'insurge la Centrale, que les syndicats ont été sciemment écartés de la composition du Comité de veille économique. Lequel organisme se comporte comme un gouvernement parallèle en dehors de toute forme de contrôle d’institutions constitutionnelles. Pire encore, souligne la Centrale citée par Al Massae, la majorité des décisions qu'il a prises sont plutôt favorables au patronat et servent ainsi les intérêts du «capital», tout en négligeant le volet social.
Aussi, la CDT exige-t-elle l’incorporation des centrales syndicales à la composition du CVE afin que celui-ci puisse avoir une idée claire de la situation sociale et prendre, en conséquence, des mesures concertées qui seront à même d'atténuer les effets de la crise sur les couches sociales, et plus particulièrement sur les salariés. Cela devrait permettre en même temps, note la centrale syndicale, de préserver l'emploi et d'assurer la continuité des entreprises.
La CDT a, en outre, exigé l'élargissement de l'assiette des bénéficiaires des aides publiques versées par le Fonds de gestion de la pandémie liée à la Covid-19. Et ce de manière à permettre à tous les actifs, y compris dans le secteur informel, d'en bénéficier. La centrale syndicale préconise, de même, la mise en place d'une aide sociale accordée à toutes les personnes inscrites au Ramed.
Par ailleurs, le syndicat représenté à la Chambre des conseillers n’a pas ménagé le gouvernement El Othmani auquel il a adressé de vives critiques. Il est de plus en plus clair que le gouvernement n’a ni la volonté, ni la capacité d’agir pour faire face à la crise sanitaire, souligne la Centrale syndicale. Il ne dispose d’ailleurs d’aucune vision pour ce faire, insiste le syndicat cité par Al Massae, tout comme il est incapable de résoudre les grandes problématiques auxquelles le pays est confronté. Le gouvernement manque enfin de culture de dialogue, préalable à toute construction démocratique, conclut le syndicat.