«Nous avons enregistré des candidatures de médecins marocains établis à l’étranger voulant exercer au Maroc en plus de celles de praticiens de diverses nationalités», a affirmé le ministre de la Santé.
Dans cette interview pour Le360, Khalid Aït Taleb n’a pas précisé le nombre de ces médecins qui veulent revenir au pays, la campagne de recensement des candidatures n’étant qu’à ses débuts, a-t-il expliqué.
Cet intérêt porté au Maroc, a-t-il expliqué, a été constaté au lendemain de l’annonce de la réforme du système de la santé, plus particulièrement le volet de la promotion du statut personnel des médecins, des infirmiers et des techniciens.
«Grâce ce nouveau statut, les salaires des médecins vont être augmentés de façon substantielle, auxquels il faut rajouter d’autres rémunérations accordées en fonction du nombre d’actes pratiqués par mois».
«Le capital humain et la formation sont impératifs pour la réussite de cette réforme», a affirmé le ministre, en rappelant que le secteur public fait face actuellement à un déficit d’environ 30.000 médecins.
«Pour combler ce déficit, le département a déjà instauré un plan de réduction du nombre des années de formation d’un médecin, qui passera de 7 à 6 ans», a rappelé le ministre. Récemment, Khalid Aït Taleb avait annoncé que son ministère ambitionnait de former près de 5.000 médecins par an d'ici 2030.
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Au cours de cet entretien, le ministre a par ailleurs indiqué que le projet de loi 06.22, portant sur la réforme du système national de la santé sera présenté pour la première fois demain, mardi 11 octobre 2022, devant les membres de la Chambre des conseillers.
C’est lui-même qui décrira, à cette occasion, les grands axes de cette réforme devant la Commission des affaires sociales de la Chambre des conseillers.
Ce texte doit être adopté par le Parlement avant la fin de l’année en cours, a affirmé le ministre. Pour accompagner la réforme, une hausse du budget de la Santé est d'ailleurs prévue dans le projet de loi de finances de l'exercice budgétaire 2023.
«Nous aspirons, à travers cette réforme, mettre le médecin à la disposition du malade. Un médecin qui se rend chez le patient et non pas le contraire», a souligné Khalid Aït Taleb, avant d'aborder le volet des infrastructures et des équipements médicaux.
«La réussite de la réforme est intimement liée à la réhabilitation et à la modernisation des hôpitaux et des services, c’est pour cette raison que j’ai signé, cette semaine, une convention de partenariat avec les présidents de six Centres hospitaliers universitaires», a annoncé le ministre.
Pourvu d'un budget de 1,7 milliard de dirhams, l'opérationnalisation de cette réforme fait l'objet d'un programme de travail de deux ans, mis au point par les signataires, afin de réhabiliter des bâtiments des CHU et d’en améliorer les équipements.
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Enfin, le ministre de la Santé a rendu hommage à des médecins-chercheurs émérites, qui, en plus de la lourde charge qu’ils assument dans les hôpitaux, s'adonnent à la créativité intellectuelle et à l’innovation.
Khalid Aït Taleb a tenu à lui-même présider, dans la soirée de vendredi dernier, une cérémonie en l’honneur de ces médecins-chercheurs, qui ont contribué, par la publication d’ouvrages spécialisés, au développement de la recherche scientifique et au renforcement de la conscientisation de la médecine.
Il s’agit du Pr Wajih Maazouzi et du Pr Bahia Ouazzani Chahdi, pour leur ouvrage «Diagnostic assisté par ophtalmoscopie», du Pr Fouzia Msefer Alaoui pour son livre intitulé «Pour la vie des enfants atteints de cancer», et du Dr Imane Kendili pour son ouvrage «Cannabis: ce qu’en dit la science». Le Pr Mhamed Harif et Dr Latifa Loukhmas sont les co-auteurs de «L’anémie en 100 questions». Un hommage mérité, qui honore le Royaume du Maroc, a conclu le ministre.