Zakaria Moumni a levé le poing en signe de victoire, hier, quand la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris (TGI) a jugé irrecevable la plainte que le Maroc a portée contre lui pour diffamation.
Le tribunal a estimé, en se référant au Code de procédure pénale français, qu’un Etat n’avait pas le droit de porter plainte pour diffamation.
Il faut rappeler que ce verdict ne concerne que le volet forme de la plainte alors que, sur le fond, les débats n’ont pas encore été engagés.
De toutes les manières, le Maroc ne compte pas s’arrêter à ce stade et a décidé de faire appel.
«Nous allons épuiser tous les recours légaux, à savoir l’appel, voire la cassation», déclare à Le360 Brahim Rachidi, l’un des avocats du Maroc.
«La justice française doit se prononcer sur des preuves et non des allégations et c’est pour cela que nous allons démontrer que les propos de M. Moumni doivent être reconnus comme diffamatoires envers le Maroc et nous ferons appel de ce jugement pour que l’opinion publique soit réellement informée», ajoute Me Rachidi.
Dans le fond, les avocats du Maroc travailleront à amener la justice française, par le biais d’une jurisprudence, à rectifier le tir et permettre aux Etats de porter plainte.
«La justice française doit aller dans le sens d’une jurisprudence parce qu’un Etat représente des hommes et des femmes soucieux de leur dignité», explique Brahim Rachidi qui rappelle les circonstances dans lesquelles Zakaria Moumni a proféré insultes et injures contre le Maroc: la marche du 11 janvier 2015 à Paris après le carnage de Charlie Hebdo.
Soit «une exploitation scandaleuse d’une actualité dramatique par un individu reconnu coupable d’escroquerie par la juridiction marocaine», commente Me Rachidi.