Comme l’on s’y attendait, le secrétaire général de l’Istiqlal est sorti gagnant de l’épreuve de la «liste du comité exécutif». «Nizar Baraka a remporté une grande victoire et a réussi à réduire les voilures du clan Ould Errachid, tout en écartant certaines personnalités indisciplinées de la composition du nouveau comité exécutif», écrit le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 7 octobre.
Le choix des nouveaux membres de l’instance exécutive du parti a été un travail fastidieux qui a pris plusieurs mois, note le quotidien. Le secrétaire général, «qui a pris sa revanche», a pu en écarter plusieurs figures de proue qui ont constitué, durant le mandat écoulé, un fort appui pour le clan de Ould Errachid. «Ce qui a permis à ce dernier de freiner l’élan du parti et de bloquer plusieurs décisions importantes prises par le secrétaire général au sein du comité exécutif», estime le quotidien.
Ainsi, explique Assabah, la liste des personnalités écartées de la nouvelle composition du comité exécutif, validée par le Conseil national samedi dernier, comprend certaines personnes présentées comme «indisciplinés», ou réfractaires aux décisions du secrétaire général, comme la syndicaliste Khadija Zoumi, également à la tête de l’organisation féminine du parti, dont personne n’attendait qu’elle soit écartée de la liste des membres de l’instance exécutive.
Fouad Kadiri, une autre figure de proue du parti, ne figure pas non plus sur la liste votée par le Conseil national. «Ses appuis au sein du parti l’ont lâché pour des raisons qui échappent à tout le monde», note le quotidien, qui laisse entendre que le président de la Région Casablanca-Settat, Abdellatif Maazouz, serait sans doute pour quelque chose dans la décision de l’écarter de la liste. En d’autres termes, Fouad Kadiri aurait été «trahi» par ses anciens appuis au sein du parti.
D’autres personnes, réputées proches de Hamdi Ould Errachid, se sont également retrouvées exclues du comité exécutif. Parmi ces dernières, le président de la Région Fès-Meknès, Abdelouahed El Ansari, ainsi que Mohamed Saoud, membre influent du parti dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, ou encore Farid Abettach qui s’est fait connaître pour avoir giflé un parlementaire du parti lors du dernier congrès.
«Mais c’est l’éloignement du dirigeant du parti et ancien chef du groupe parlementaire, Noureddine Moudiane, et de l’ancien bras droit de Hamid Chabat, Abdelkader El Kihel, qui crée la surprise», souligne le quotidien. Le premier a toujours été du côté du secrétaire général et lui a même été d’un soutien fort dans sa lutte contre le clan de Ould Errachid, réussissant à plusieurs reprises, en tant que chef de groupe parlementaire, à faire pencher la balance du côté de Nizar Baraka.
Ceci étant, selon le secrétaire général, la liste qu’il a présentée pour vote devant le Conseil national «reflète l’unité du parti et met en avant sa dimension régionale et son enracinement territorial». Cela tout en veillant à enrichir la composition de l’organe exécutif par de nouvelles compétences et des jeunes. Il n’en reste pas moins, note le quotidien, que trois régions n’y sont pas représentées. A savoir Dakhla-Oued Eddahab, Draa-Tafilalet et Guelmim-Oued Noun.