La dissolution, à Fès, de toutes les structures locales de l’Istiqlal, montre que le parti table sur une nouvelle stratégie pour participer aux prochaines échéances électorales dans la capitale spirituelle et scientifique du Royaume. Cette décision est une réaction directe aux activités de l’ex-secrétaire général du parti, Hamid Chabat, qui continue de multiplier ses rencontres politiques dans la ville, entamant ainsi une campagne électorale prématurée. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mardi 15 juin, que le parti a publié, vendredi dernier, un communiqué dans lequel il indique qu’il compte procéder à une refonte structurelle totale de la section de Fès.
Du coup, la direction du parti a chargé Fettah Hamid de coordonner, par intérim, les décisions, les affaires organisationnelles et la gestion des élections dans la préfecture de Fès, sous la supervision du comité exécutif. Les observateurs de la politique locale se demandent si Hamid Chabat ne serait pas déjà évincé de l’Istiqlal, après tout le chamboulement qu’ont connu les structures locales de Fès. D’autant que plusieurs de ses partisans dans les différentes sections et organisations qui ont été dissoutes ont été exclus de ce processus de réorganisation.
Le quotidien Al Massae rapporte que cette réorganisation structurelle provisoire, à Fès, laisse présager que le choix des candidats aux prochaines élections sera différent de celui qui a été planifié par certains militants. L’ex-patron de L'Istiqlal est le premier concerné puisqu’il avait déclaré, lors d’une sortie médiatique, que les candidats seraient cautionnés par les sections locales de l’Istiqlal, comme le prévoit le statut du parti. C’est cette déclaration qui a poussé la direction du parti à organiser une réunion d’urgence pour dissoudre toutes les sections et organisations du parti à Fès. Une façon de couper la route à tous ceux qui veulent se présenter aux prochaines élections contre la volonté de la direction du parti.
Il est clair que les premiers visés par cette exclusion demeurent Hamid Chabat et ses partisans. L’inénarrable ancien maire de Fès avait observé une hibernation politique de près de trois ans, passés en Turquie. Il est réapparu comme si de rien n’était le 26 octobre dernier, en reprenant son siège de député à la Chambre des représentants. Depuis, il a renoué le contact avec ses partisans dans la ville et est devenu très actif sur les réseaux sociaux, comme s’il était officiellement en campagne pour les élections du 8 septembre.