Mercredi dernier, à Salé, Hamid Chabat, SG du Parti de l'Istiqlal, s'est longuement exprimé devant un parterre composé de personnalités de tous les horizons, venues assister à une rencontre savante organisée par la Fondation Fkih Tétouani pour la science et les lettres. Et il faut dire qu'il a surpris son monde en annonçant son intention de briguer un second mandat à la tête de son parti.
Or, comme le mentionne le quotidien Al Akhbar dans son numéro de ce vendredi 19 février, on se rappelle bien que Chabat avait pris l’engagement, peu avant les élections communales et régionales de septembre dernier, de démissionner de son poste de SG du parti de la Balance au cas où il ne remporterait pas ces élections à Fès. Non seulement il n’a pas démissionné suite à sa cuisante défaite, mais il rempile aujourd’hui pour un nouveau mandat. Pour ce faire, dira-t-il, il s’opposera mordicus à la décision du Comité exécutif de son parti visant à organiser un Congrès extraordinaire avant les législatives d’octobre 2016.
Après cette candidature surprise, Chabat est passé au jeu des révélations. Selon Al Akhbar, il a affirmé, pince-sans-rire, que le Parti authenticité et modernité (PAM), avec lequel il est actuellement en rupture de ban, est fortement représenté dans l’actuel gouvernement Benkirane. Sans citer un seul nom, il s’est contenté d’un «comprenne qui pourra». Et s’il visait les «technocrates», se demande le journal. «L’essentiel, c’est que des ministres du PAM sont au gouvernement», confirme Chabat.
Après la surprise puis la révélation surprenante sur le PAM, Chabat est passé à la rétractation. Selon Al Akhbar, il a nié avoir dit un jour, à l’adresse de Benkirane, qu’il devait clarifier devant les citoyens marocains ses relations diffuses avec la CIA américaine, le Mossad israélien et Daech. Pour lui, ces mots étaient tout simplement destinés à la Turquie, dont les islamistes sont comparés à ceux du PJD local… Effectivement, comprenne qui pourra!
Concernant, Ilyas El Omari, le nouveau secrétaire du PAM, qu’il avait auparavant traité de tous les noms d’oiseaux, Hamid Chabat a expliqué que ces accusations étaient juste «sorties de sa bouche», comme on dit dans le jargon local. Elles sont intervenues, se justifie-t-il, alors qu’El Omari n’avait pas la stature qui est la sienne aujourd’hui et «appartenait encore à un simple mouvement».