Dans la nouvelle direction du PI, aucune personne ayant, ou ayant eu, des démêlés avec la justice ne sera désormais la bienvenue.
A l’issue du 18e congrès du parti organisé le week-end dernier, et à peine reconduit en tant que secrétaire général, Nizar Baraka a décidé de désigner les membres d’une commission spéciale, qui auront pour mission d’éplucher les curriculum vitae des candidats au Comité exécutif.
Ce comité restreint compte des personnalités issues du PI, mais aussi d’autres, choisies en dehors du parti, relaie Assabah de ce jeudi 2 mai.
Dans la conduite de cette mission, les membres de cette commission sont appelés à suivre à la lettre les directives qui leur ont été tracées par le secrétaire général, précise le quotidien.
Parmi les lignes rouges que tout candidat ne doit pas franchir, ceux de sa probité et de son intégrité morale.
Aucun candidat ayant été impliqué dans une affaire en justice, ou ayant pu faire l’objet de soupçons de faits que la législation réprime, ne pourra être autorisé à se présenter comme candidat à un siège dans cette instance exécutive du parti.
Selon Assabah, cette mesure s’inscrit dans la droite lignée de directives royales, ayant pour objet la moralisation de la vie politique et la nécessité d’assainir l’atmosphère parlementaire et l’environnement institutionnel.
Selon une source interne au PI interrogée par Assabah, cette commission chargée d’instruire les dossiers de candidatures au Comité exécutif a également été instaurée dans l’objectif de sortir de la fragile entente conclue entre les deux principaux clans du parti, en vue d’établir la liste des futurs membres du Comité exécutif.
Cette stratégie ayant finalement échoué, au vu du grand nombre de candidatures présentées lors du congrès, et soumises au secrétaire général, celui-ci a décidé de changer d’approche.
Nizar Baraka a en effet confié cette mission à un organisme voulu comme étant neutre, et donc à l’abri de toute forme de pressions.
De fait, plusieurs anciens membres de cette instance, qui s’y sont éternisés, devront en être éjectés.
Assabah cite ainsi le cas du dirigeant marrakchi Abdellatif Abdouh, condamné par la justice dans l’affaire dite du «Casino Saâdi», qui a fait scandale.
De même, mais pour des raisons différentes, il est quasi-certain qu’El Khattat Yenja, le président de la région Dakhla-Oued Eddahab, ne fera pas partie de la nouvelle composition du Comité exécutif, pour la simple raison qu’il n’a pas encore mené à leur terme deux mandats successifs, en tant que membre du Conseil national. C’est en effet là une condition qu’exige et que défend bec et ongles l’autre clan du parti, celui de Hamdi Ould Errachid.
Assabah indique cependant que, pour El Khattat Yenja, ce n’est là que partie remise car, selon plusieurs sources concordantes, la possibilité qu’une mission organisationnelle dans le parti lui soit confiée n’est pas à écarter.
Par ailleurs, souligne le quotidien, rien n’empêchera Nizar Baraka de défendre totalement la candidature du président de la région de Dakhla-Oued Eddahab, en le choisissant parmi les quatre membres qu’il est autorisé à désigner sans passer par un vote, et donc sans qu’il ne soit nécessaire de remplir les conditions exigées par les statuts régissant le fonctionnement du PI.