Le doyen des partis politiques marocains entre dans une phase de coma cérébral. Le constat émane de la bouche même de certains dirigeants du parti, cités par le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 30 septembre et 1er octobre. Le comble, poursuit le quotidien, c’est que les sages du parti n’ont plus aucune opinion sur cette situation et qu’ils la subissent dans l’impuissance.
Depuis très longtemps, l’Istiqlal a toujours été régulier dans l’organisation de ses rendez-vous organisationnels nationaux et locaux. Même lors des moments les plus difficiles, son organisation a toujours été sa principale force de frappe. Ce n’est plus le cas. Le parti n’a organisé aucune session de son conseil national, en mode présentiel, depuis l’avant-Corona.
Le parti est non seulement en retard du point de vue organisationnel, mais aussi au niveau politique puisqu’il est quasiment absent sur la scène nationale. Il ne crée plus d’événements et ne réagit même plus à ceux qui ont lieu sur la scène politique. Ses élites se sont emmurées dans le silence, constate le quotidien. Bref, le parti n’est plus capable d’assumer son poids politique et historique. Même au gouvernement, poursuit le quotidien, la moitié de ses ministres sont inaudibles.
Selon Assabah, la direction actuelle est en train de commettre un crime envers des générations de militants et de militantes. Elle est aujourd’hui responsable de l’immobilisme, sinon de la paralysie du parti. Même la communication est quasi-inexistante entre les différentes instances du parti. C’était pourtant l’un des points forts de la formation.
Le pire, souligne le quotidien, est que cette situation d’immobilisme a déteint à tous les niveaux. Les instances provinciales ne sont jamais non plus réunies. Pourtant, il s’agit du cœur battant de la formation.
Aujourd’hui, les Istiqlaliens se demandent quel bilan la direction présentera au prochain congrès, dont la date n’est toujours pas connue. Les militants, les cadres et les dirigeants du parti en sont aujourd’hui à se demander ce que sera le sort de leur parti et si la situation est voulue.
Le pire dans tout cela, conclut le quotidien, est que tout ce qui préoccupe certains dirigeants, c’est s’il faut ou non inscrire à l’ordre du jour du prochain congrès la question du remaniement gouvernemental et les éventuelles nominations de secrétaires d’Etat.