Instructions royales pour porter les déboires du projet Tamesna devant la justice

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Revue de presseKiosque 360. Al Omrane, bras immobilier de l’Etat, est de nouveau dans l’embarras. Un scandale immobilier risque de l’éclabousser dans les prochains jours avec deux affaires portées devant la justice sur instructions du souverain.

Le 20/04/2015 à 06h40

Rien ne va plus entre Al Omrane et deux sous-traitants dans le projet de ville nouvelle Tamesna. Tout a commencé quand le constructeur public décide d’octroyer deux marchés, pour la réalisation de logements à Tamesna, aux sociétés General Contractors et Hidaya, de Malaisie. Or, au fil des mois, il s’est avéré que les deux sociétés n’avaient pas la capacité financière d’honorer leurs engagements. Les détails de cette affaire sont rapportés par Akhbar Al Yaoum du 20 février 2015. Le quotidien affirme que 685 familles ont attendu la livraison de leurs logements, après avoir versé des avances. Lassés des promesses des deux entreprises, les malheureux acquéreurs ont adressé des doléances au Cabinet royal pour se plaindre et essayer de récupérer leur argent. Akhbar Al Yaoum révèle que suite à ces courriers, le Souverain a donné ses ordres pour que cette affaire soit portée devant la justice.

Des sources au sein du ministère de l’Habitat, indiquent que le problème de l’incapacité financière des deux sous-traitants, qui ont bénéficié de terres appartenant à Al Omrane, s’est posé en 2009. La société General Contractors devait réaliser 1816 appartements de classe moyenne, mais elle n’a réalisé que 25% seulement de ce parc, écrit Akhbar Al Yaoum. Parallèlement aux travaux, elle a encaissé les avances de 685 familles avant de décider d’arrêter les travaux. Les tentatives de résolution du problème à l’amiable du ministère avec General Contractors ont toutes échouées. Portée devant la justice, l’affaire a été jugée en faveur d’Al Omrane avec la résiliation de la convention, en mars 2015, qui a récupéré ces projets.

Pour ce qui est de la société malaisienne Hidaya, elle devait réaliser deux tranches dans la ville de Tamesna. La première tranche portant sur 586 appartements a été réalisée en 2010 et commercialisée. Les déboires financiers de Hidaya ont empêché la livraison des appartements et poussé le CIH à opérer une saisie sur le projet pour récupérer une dette de 65 MDH. La seconde tranche, quant à elle, a connu plusieurs difficultés et concerne la construction de 1840 logements. Hidaya a encaissé des avances alors qu’elle n’a réalisé que 12% du chantier qui a été stoppé en 2011, tout en continuant d’encaisser des avances. Résultat : 548 clients ont été roulés dans la farine. Constatant la flagrante situation de Hidaya, Al Omrane a essayé de confisquer le terrain octroyé aux termes de la convention, mais elle a échoué car les clauses stipulent qu’en cas de différend, les deux contractants doivent recourir à l’arbitrage de la Chambre commerciale de Paris.

Les multiples dysfonctionnements de Hidaya et de General Contractors ont fait l’objet d’enquêtes des inspections générales des ministères de l’Habitat et de l’Intérieur. C’est à l’aune de leurs conclusions, que l’affaire a été portée devant les juges dernièrement. Ce scandale n’est pas sans rappeler l’affaire de Madinat Bades, souligne Akhbar Al Yaoum qui parle de colère royale.

Par Amine Haddadi
Le 20/04/2015 à 06h40