Les élections de la Chambre des conseillers, organisées mardi 5 octobre, ont donné lieu à des situations pour le moins insolites. C’est le cas par exemple de ce conseiller élu malgré lui et naturellement à son insu. D’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 7 octobre, Abdellah Makkaoui, candidat MP, qui s’est retiré de la course a malgré cela recueilli le plus grand nombre de voix dans la région de Beni Mellal-Khénifra. Pourtant, il a bien pris soin de notifier aux autorités compétentes le retrait de sa candidature par un document dûment authentifié.
Entre autres cas insolites, l’élection inespérée de l’ex-ministre du Tourisme Lahcen Haddad, ancien dirigeant du MP qui a rejoint l’Istiqlal il y a quelques années. Ce dernier a pu reporter son siège grâce à... son âge. En fait, comme il a recueilli exactement autant de voix qu’un autre candidat, le coordinateur régional du RNI. Et étant donné que ce dernier est plus âgé que lui, Lahcen Haddad a donc été déclaré comme élu. En réalité, les deux candidats ont remporté 13 voix chacun.
Le quotidien cite le cas également d’un ancien ministre dans le gouvernement Youssoufi sous l’étiquette MNP, Said Chabaâtou, qui a effectué un passage à l’USFP avant de rejoindre le RNI dont il est le coordinateur régional à Draâ-Tafilalet. Ce dernier accuse tout simplement les élus de son parti de trahison. S’étant présenté aux élections de la Chambre pour le compte du collège électoral des régions, il s’est aperçu à la fin du scrutin que presque personne dans son parti, pourtant majoritaire dans cette région, n’a voté pour lui. C’est le RNI, rappelle Assabah, qui préside le conseil régional.
A Marrakech, le candidat istiqlalien, Abderrahim Laithi, qui s’est présenté en tant que tête de liste au titre du collège des conseils régionaux, n’a finalement recueilli que sa propre voix. Le parti compte pourtant 13 élus dans le conseil régional de Marrakech-Safi, présidé par Samir Goudar du PAM. Les autres conseillers istiqlaliens ont sans doute préféré voter pour un autre candidat. Un véritable scandale politique, estime le quotidien.
Une situation presque similaire s’est produite, en même temps, plus au Nord, dans la région de Rabat-Salé-Kénitra. La notaire Kaoutar Harif, colistière de Jamal Ouardi, candidat RNI au titre du collège des conseils communaux a raté son élection de seulement dix voix. Le siège a été raflé par un candidat UC grâce à au «plus grand reste». Dans l’entourage de la candidate, d’ailleurs épouse d’Anas Bouânani maire RNI de Kénitra, on accuse les élus de son parti de ne pas avoir voté en masse pour elle. Plus précisément, ce seraient les conseillers communaux de Khémissat qui n'auraient finalement pas voté pour elle, ce qui ne manquerait pas d’avoir des répercussions sur l’organisation du parti dans cette région, assure le quotidien.
Le dernier cas cité par Assabah porte sur les élections à Guelmim. Les grands électeurs de cette région ont voulu rendre un hommage posthume à Abdelouahab Belfekih, décédé dans des circonstances tragiques, en «offrant » un siège à la Chambre des conseillers à sa fille, Safia. Cette dernière a été élue avec six voix d’écart face l’homme d’affaires Mustapha Moucharik, pourtant donné favori pour remporter le siège, étant donné qu’il est fortement appuyé par son parti, le RNI, et par la présidente de la région M’barka Bouaida.