Le ministre délégué auprès du chef du gouvernement, Mohcine Jazouli, dirige un département d’une grande importance qui coiffe l'investissement, la convergence et l’évaluation des politiques publiques. Sauf qu’après la répartition du budget de 185,4 millions de dirhams sur un fonds du ministère de l’Economie, une caisse de relance de l’investissement et une agence de développement des exportations, il n’est resté que 12,5 millions pour le fonctionnement de son ministère. Un budget ridicule qui a fait réagir les membres de la Commission des finances et du plan à la Chambre des conseillers.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 7 décembre, que les parlementaires, tous courants confondus, se sont solidarisés avec le ministre Jazouli. Ainsi, ils ont appelé à rehausser ce budget dérisoire afin que le ministre puisse accomplir sa mission dans les meilleures conditions. Il ont même décidé, à l’unanimité, d’adresser une lettre au chef du gouvernement pour lui demander de revaloriser le budget de ce ministère qui gère des secteurs vitaux. A défaut, disent-ils, le ministre risque d’être confronté à d’énormes problèmes techniques qui bloqueront la mise en œuvre de sa vision stratégique et entraveront l’exécution de sa politique sectorielle.
D’autant, ajoute le quotidien Assabah, que la relance des investissements, le développement des exportations et l’évaluation des politiques publiques nécessitent un budget conséquent. Curieusement, Mohcine Jazouli a essayé de justifier la modicité de ce budget par le fait que son département venait d’être créé et que sa conception n’avait été finalisée qu’après l’élaboration du projet de loi de Finances. Des explications qui n’ont pas convaincu les parlementaires qui lui ont répondu qu’il était inconcevable que le gouvernement crée un grand ministère sans budget de fonctionnement, voire sans budget tout court.
Ils ont donc décidé de constituer un groupe de pression auprès du chef du gouvernement pour qu’il augmente le budget de ce département, afin que le ministre puisse mener à bien sa politique sectorielle. Il faut convenir du fait que la seule évaluation des politiques publiques constitue un grand défi qui nécessite des études scientifiques pointues, des comparaisons de programmes et un grand nombre de fonctionnaires hautement qualifiés.