Les récentes inondations qui ont touché plusieurs villes du Royaume, causant des pertes humaines et des dégâts matériels considérables, ont ravivé le débat autour de l’efficacité des politiques publiques de prévention des risques naturels. Au cœur des interrogations, figure le sort d’une enveloppe budgétaire de plus de 4,11 milliards de dirhams, allouée par le ministère de l’Intérieur il y a deux ans pour lutter contre les risques liés aux inondations, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce jeudi 18 décembre.
Interpellé à ce propos au Parlement, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a rappelé que les inondations constituaient une priorité majeure pour les pouvoirs publics, en raison de leur impact direct sur les populations, en particulier dans les zones les plus vulnérables et les moins équipées pour faire face à ce type de catastrophes naturelles. Selon le ministre, la stratégie adoptée repose sur une approche préventive et anticipative, privilégiant la vigilance, la surveillance et l’alerte précoce, plutôt qu’une intervention exclusivement curative après la survenue des sinistres. Cette approche, inspirée des meilleures pratiques internationales, vise à réduire les pertes humaines et matérielles.
Concrètement, les autorités ont renforcé les capacités des institutions chargées de la surveillance hydrométéorologique, notamment les agences des bassins hydrauliques, le Centre royal de télédétection spatiale et la Direction générale de la météorologie, qui a lancé, dès 2018, un système national de vigilance météorologique permettant d’identifier avec précision les zones à risque et d’alerter les populations en cas de phénomènes climatiques extrêmes, notamment les fortes précipitations.
Parallèlement, des projets structurants ont été financés dans le cadre du programme de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles, mis en œuvre depuis 2016, souligne Al Akhbar. Sur les plus de 250 projets programmés à l’échelle nationale, 197 concernent spécifiquement la prévention des inondations. Ils incluent des ouvrages de protection, des études techniques, des systèmes d’alerte, ainsi que des outils de planification urbaine ayant pour objectif de limiter l’urbanisation dans les zones exposées.
Le financement de ces projets, d’un montant global de 4,11 milliards de dirhams, a été assuré conjointement par l’État et le Fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturelles, qui a contribué à hauteur d’un tiers. Enfin, le ministère de l’Intérieur a mis en avant le lancement d’un projet pilote de 32,6 millions de dirhams, visant la mise en place d’un système intégré d’aide à la gestion des risques d’inondation, actuellement expérimenté dans quatre territoires, avant sa généralisation progressive. Avec ces mesures, les autorités affirment leur volonté de renforcer la résilience du pays face aux aléas climatiques, dans un contexte marqué par l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, liée aux changements climatiques.








