En parallèle aux tentatives du gouvernement pour circonscrire la hausse exponentielle des prix, le ministère de l’Intérieur a mobilisé ses services pour sonder les orientations de l’opinion publique face à cette crise inédite. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 17 février, que l’augmentation entre 50 et 150% des prix des produits de base est devenue le souci majeur d’une large frange de population. Cette situation a poussé les responsables de plusieurs secteurs à intensifier leurs contacts au niveau gouvernemantal pour essayer de contenir la crise.
C’est ainsi que la hausse des prix du transport de marchandises a été suspendue après des négociations marathoniennes entre les professionnels du secteur et les représentants du ministère de l’Intérieur et celui du Transport. Les actions du gouvernement visent à prévenir d’éventuels mouvements de protestations comme ce fut le cas la semaine dernière quand la CDT a organisé un sit-in contre la cherté de la vie. En plus de la collecte des données sur les orientations de l’opinion publique pour éviter toute action qui menace la paix sociale, le ministère de l’Intérieur a renforcé les contrôles pour approvisionner les marchés et lutter contre les spéculateurs.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le gouvernement travaille sur plusieurs scénarios pour affronter une éventuelle explosion des prix au niveau mondial. Le scenario le plus plausible consiste à utiliser les mécanismes de l’intervention de l’État pour fixer les prix, contrôler les marchés et les chaines d’approvisionnement pour juguler la spéculation. Dans le cas où les marchés internationaux continuent à flamber et à se répercuter sur le marché interne le gouvernement pourrait créer une ligne de provision pour parer aux risques de la hausse des carburants.
En attendant le gouvernement est confronté essentiellement aux fluctuations des produits alimentaires et énergétiques sachant que ces produits sont libéralisés et sont soumis à la loi du marché. Jusqu’à présent aucune décision officielle n’a été annoncée sur les mesures que compte prendre le gouvernement pour protéger le pouvoir d’achat des Marocains. L’Exécutif s’est contenté, depuis plusieurs semaines, d’envoyer des messages rassurants en indiquant qu’il suit de près la situation sur les marchés national et mondial.