Entre le 9 février, lorsque le chef du gouvernement a appelé ses ministres à la mobilisation générale contre la hausse des prix et le milieu de la semaine suivante, la tendance s’est inversée. Les citoyens ont commencé à noter un léger fléchissement des prix chez les marchands de légumes et dans les boucheries.
Le jour même, explique le magazine La Vie éco dans son édition actuellement en kiosque, et au sortir du conseil du gouvernement, le ministère de l’Intérieur a présidé une réunion interministérielle au siège de son département. La réunion a été marquée par l’activation de la commission de haut niveau chargée de la veille, avec pour principale mission d’assurer le suivi de l’état d’approvisionnement des marchés nationaux et des prix des denrées de base.
Bien sûr, relève l’hebdomadaire, citant le président du Conseil de la concurrence, les prix ne peuvent subir de modifications que par le jeu de l’offre et de la demande. Mais il existe des pratiques auxquelles ont recours les spéculateurs et les courtiers, entraînant la hausse des prix de certains produits. L’entreposage, à des fins spéculatives, des produits de large consommation en fait partie.
C’est l’un des points sur lesquels s’est focalisée l’action du gouvernement. En peu de temps, une dizaine de dépôts clandestins ont été fermés et près de 200 tonnes de produits alimentaires saisies, a notamment relevé le porte-parole du gouvernement au terme du conseil du gouvernement de jeudi dernier. Mustapha Baitas était d’ailleurs branché sur la fréquence du marché de gros d’Inezgane, véritable bourse des légumes au Maroc, suivant au jour le jour l’évolution des prix.
C’est justement là que le ministre de l’Agriculture a débarqué avant le lever du jour, en début de la semaine, avant de faire le tour des principales exploitations agricoles qui fournissent plus de 80% des besoins du marché national en légumes. Le marché de gros d’Inezgane, rappelle La Vie éco, est le plus gros marché de fruits et légumes au Maroc et c’est, qui plus est, un des marchés de gros de nouvelle génération. Cette importante plateforme permet l’amélioration des conditions de commercialisation et de distribution des fruits et des légumes.
Paradoxalement, c’est aussi le point de concentration des gros intermédiaires et des spéculateurs. C’est là que se décident les niveaux des prix qui seront pratiqués à travers le pays. Pendant ce temps, le ministre du Commerce a pris en charge le volet communication, diffusant des podcasts sur les réseaux sociaux dans lesquels il explique aux citoyens les raisons de cette hausse des prix, tout en les rassurant sur le fait que la situation allait progressivement revenir à la normale dans les jours à venir.
La réaction du gouvernement, souligne l’hebdomadaire, vient à point nommé. La situation est devenue, en effet, inquiétante. C’est qu’en même temps, certaines parties, dont des syndicats, s’apprêtaient à surfer sur cette situation pour attiser les mécontentements.