La vague des suspensions de responsables de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) continue. Les dernières victimes de la politique de tolérance zéro, appliquée par Abdellatif Hammouchi, patron de la DGSN, ne sont autres que le directeur des renseignements généraux et le chef de la zone sécuritaire de l’aéroport Mohammed V.
Selon des données parvenues à Assabah, qui rapporte ces informations dans son numéro de ce mercredi 13 juillet, le démarrage de l’opération Marhaba 2016 aurait accéléré le départ de ces responsables. «L’aéroport Mohammed V a, en effet, été le théâtre de plusieurs dépassements et dysfonctionnements qui ont causé des retards aux usagers nationaux et internationaux», précise le quotidien.
Ces dysfonctionnements ont terni la réputation des services de renseignement marocains dans le monde. De même, la persistance, à l’aéroport, de passe-droits et le non-respect des instructions, pourtant claires, de la DGSN qui a invité à traiter tous les passagers et usagers de la structure aéroportuaire sur le même pied d’égalité, ont encouragé Hammouchi à prendre cette mesure disciplinaire.
Parmi les problèmes relevés à l’aéroport et rapportés par les inspecteurs de la direction centrale lors de leurs enquêtes approfondies: la lenteur de l’exécution des mesures de sécurité. «Alors que les standards internationaux exigent que le passage des usagers par les différents circuits et points de contrôle prenne 30 à 40 minutes, le délai moyen enregistré à l’aéroport de Casablanca est de 3 heures», précise le journal.Les équipes opérant dans la structure aéroportuaire ont été renforcées afin de réduire ce délai. Cependant, une enquête a conclu que l’effectif de base était suffisant pour maintenir des délais respectables, en conformité avec les pratiques internationales.
Ainsi, les enquêteurs en ont conclu que les éléments de la DGSN prolongeaient sans motif valable la durée des contrôles. «Leur objectif est de pousser les passagers et usagers à se révolter. Ils veulent voir le nombre de réclamations augmenter pour demander à la DGSN un allègement des mesures de sécurité. Ce qui permettrait à certains d’entre eux de renouer avec la corruption», souligne le journal.
Le responsable sécuritaire est par ailleurs suspecté d’accorder des traitements de faveur à certains hommes d’affaires et personnalités du pays. «Cette suspicion est renforcée par les témoignages recueillis par les inspecteurs en charge de l’enquête», précise le journal.