Hamid Chabat: "Ils veulent nous téléguider"

Mehdi-360

Revue de presseKiosque360. Le secrétaire général du parti de l’Istiqlal (PI) s’échauffe pour les prochaines législatives. Il a, en effet, adopté tout d'un coup un ton mesuré.

Le 07/08/2016 à 23h07

Hamid Chabat, le tonitruant patron de l’Istiqlal, se serait-il assagi? C’est en tout cas l’impression qu’il essaie de donner depuis, surtout, qu’il a été tancé par les sages du parti, dont M’hamed Boucetta, qui lui avaient reproché en public ses prises de position intempestives et son départ du gouvernement. 

Délogé par ses farouches ennemis PJDistes, l'ancien maire de Fès tente donc d’adopter un profil autre que celui qui lui collait à la peau, espérant conjurer le sort en faisant figure de rassembleur. C’est ainsi que, lors d’un meeting organisé dimanche 7 août au cinéma Mirage, à Hay Mohammadi, à Casablanca, Chabat a fait montre d’un calme olympien qui en a étonné plus d’un.

«Nous devons laisser le peuple faire ses propres choix sans l’influencer par l’utilisation de l’argent sale et sans user d'idéologie extrémiste», a-t-il déclaré lors d'une intervention à laquelle Al Ahdath Al Maghribia consacre sa Une de ce lundi 8 août. Et il n’est pas difficile d’imaginer à qui s’adresse le message.

Toujours fidèle à lui-même, le SG du PI n’a pas manqué l’occasion de rappeler ce qui fait la «force» de son parti, à savoir «la démocratie qui existe au sein du parti de l’Istiqlal et n’existe nulle part ailleurs», a-t-il fièrement affirmé.

Et Chabat d’étonner son auditoire par ces propos fort édifiants rapportés par le quotidien arabophone: «Nous n’avons fermé la porte à personne. Nous n’avons ni lignes rouges, ni lignes jaunes ou noires. Nos lignes sont blanches et nous tendons la main à tous ceux qui ambitionnent de solutionner les problèmes des citoyens». On peut facilement en déduire qu’il s’agit d’un clin d’œil au Parti de la justice et du développement (PJD) d'Abdelilah Benkirane, son ancien ennemi juré.

Mais, au fil de son discours, Chabat s'est lâché et fâché pour retrouver sa verve légendaire: «Aujourd’hui, l’avion peut voler sans aviateur. C’est ce qu’ils veulent faire de nous: nous téléguider. Il faut que nous fassions très attention».

Difficile de savoir à qui s’adresse ce message. Mais une chose est sûre: à l’approche du 7 octobre, date des élections, on aura droit à bien d’autres perles. Chassez le naturel…!

Par Abdelkader El-Aine
Le 07/08/2016 à 23h07