Les Nations Unies tentent d'éviter le pire, un retour aux hostilités entre le Maroc et le Front Polisario. L’ONU a ainsi présenté une initiative qu’elle considère comme susceptible de régler la crise soulevée par l’opération d’assainissement dans la région de Guerguerat et la construction d’une route reliant les frontières marocaines aux frontières mauritaniennes, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du jeudi 15 septembre.
Soutenue par son secrétaire général, l’ONU a donc proposé de poursuivre les travaux de goudronnage de ce tronçon de route de près de quatre kilomètres, en lieu et place des autorités marocaines qui ont été invitées à se retirer du chantier. Selon cette initiative, le Polisario sera également sommé de retirer ses éléments armés, déployés non loin du site.
La proposition a été présentée aux deux parties, vendredi dernier, peu avant la réunion consacrée à la question par le Conseil de sécurité, affirme le journal.Le Maroc a évidemment rejeté cette proposition du secrétaire général. Le représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, affirme, à ce propos, que le Maroc «fera preuve de retenue», face aux provocations du Polisario, mais reste résolument déterminé à réaliser ce projet stratégique.
Par ailleurs, et selon le site «innerCity», basé à New York et généralement bien informé des coulisses de l’ONU, la proposition de Ban Ki-moon n’a pas non plus été bien accueillie auprès des membres du Conseil de sécurité. Cela dit, elle restera néanmoins d’actualité au cas où la région serait amenée à connaître une escalade dans le futur. Et comme il fallait s’y attendre, le Venezuela , pour sa part, a rejeté la proposition, estimant que «la mission de l’ONU au Sahara n’est pas de bitumer des routes».
Le Maroc insiste sur le caractère civil de ces travaux qui, affirme le représentant permanent du royaume à l’ONU, concernent «un petit tronçon de trois kilomètres et demi qui était un espace de non droit où s’activaient tous les trafiquants d’armes, d’êtres humains, de drogues et de voitures». Et d’ajouter que «cette opération d’assainissement et de construction a été menée en consultation avec les autorités mauritaniennes et après une notification à la MINURSO».
De son côté, Mohammed Benhamou, président du Centre marocain des études stratégiques, affirme que les travaux d’asphaltage ne constituent en rien une infraction à l’accord de cessez-le-feu. Il souligne, par ailleurs, que «la mission des Nations Unies au Sahara consiste à veiller au respect des conditions de l’accord de cessez-le-feu et non pas à se soumettre à la vision du Polisario pour régler le question de Guerguerat».