Grèves dans le secteur de la santé: actions revendicatives ou poches de résistance au changement?

Lors d'une manifestations des étudiants en médecine manifestent devant le Parlement.

Revue de presseLe bras de fer entre le gouvernement et les syndicats du secteur de la santé se poursuit. Les réformes engagées ne semblent pas avoir convaincu les grévistes. Une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar

Le 14/07/2024 à 20h59

Au moment où le Conseil du gouvernement approuvait des décrets liés à l’application de lois encadrant le secteur de la santé, des manifestants ont envahi les rues. «Des groupes ou des poches de résistance s’opposent à la réforme profonde engagée dans le secteur de la santé et à son positionnement en tant que secteur stratégique», écrit le quotidien Al Akhbar dans l’édito de son édition du lundi 15 juillet.

Pourtant, la réforme est bien là et elle est à la fois «stratégique et irréversible». Et pour preuve, selon le journal preuve, l’adoption lors du dernier Conseil des ministres du 1er juin, d’un amendement de la loi organique relative à la nomination aux hauts postes de responsabilité.

En vertu de ce changement, 15 entités liées au secteur de la santé intègrent d’un seul coup la liste des institutions publiques stratégiques, dont les responsables sont nommés en Conseil des ministres. Il s’agit, poursuit l’éditorialiste, de la Haute autorité de la Santé, des 12 Groupements sanitaires territoriaux, de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé et de l’Agence marocaine du sang et de ses dérivés.

Pour l’éditorialiste, la mise en place de la Haute autorité de la santé «a pour objectif de pérenniser l’action de l’État dans le domaine de la santé». Il lui incombe, poursuit le quotidien, la mission d’encadrer techniquement l’assurance maladie obligatoire de base, d’évaluer la qualité des prestations des établissements de santé des secteurs public et privé, et de formuler des avis sur les orientations générales et les politiques publiques en matière de santé à court, moyen et long terme, en plus de proposer des suggestions et des recommandations.

Quant aux Groupements sanitaires territoriaux, le législateur leur a confié des attributions en matière de soins hospitaliers, de formation et de recherche à l’échelle régionale. Ils seront implantés dans chaque région du Royaume et seront placés sous la tutelle de l’État. Ils seront également soumis au contrôle financier de l’État au même titre que les établissements publics.

L’Agence marocaine du médicament et des produits de santé mettra en œuvre les orientations stratégiques de la politique de l’État visant à garantir la souveraineté pharmaceutique, la disponibilité, la sûreté, la qualité et la sécurité des médicaments et des produits de santé.

L’Agence marocaine du sang et de ses dérivés, rappelle l’éditorialiste, est chargée de mettre en œuvre les orientations stratégiques de la politique de l’État visant à garantir le développement d’un stock de sang humain répondant aux besoins nationaux, la disponibilité de tous les dérivés du sang en toutes circonstances et leur sûreté et qualité, avec le transfert de la compétence pour effectuer les opérations de fabrication, d’importation et de commercialisation des médicaments dérivés du sang.

«Tout cela, y compris le dernier amendement de la loi organique relative à la nomination aux hauts postes de responsabilité, porte un message clair», estime l’éditorialiste.

Les établissements du secteur de la santé, poursuit-il, «sont désormais classés parmi les secteurs stratégiques. Cela vise à les mettre à l’abri de toute exploitation politique et à les placer au-dessus des luttes partisanes étroites». Cela d’autant plus que «l’orientation générale de l’État est de garantir le renforcement de la souveraineté nationale et de la sécurité stratégique du Royaume dans des domaines prioritaires, à la tête desquels se trouve la souveraineté sanitaire». Malgré cela, conclut-il, «certains s’opposent encore au changement et insistent pour éterniser le statu quo, même si c’est au détriment des intérêts de la nation et des citoyens».

Par Amyne Asmlal
Le 14/07/2024 à 20h59