Grand Format Le360. Le député Abdelmajid El Fassi déballe tout sur l’Istiqlal, le gouvernement et le Parlement

Abderrahim Et-Tahiry / Le360

Invité de l’émission Grand Format Le360, le député de Fès Abdelmajid El Fassi, un des fils de la famille d’Allal El Fassi, le leader du parti nationaliste de l’Istiqlal, a reconnu l’existence de divisions politiques internes entre les clans dits «Bila Hawada et des Ould Errachid» des provinces du sud.

Le 02/04/2022 à 13h50

«Oui, il y a des divisions entre Bila Hawada et les Ould Errachid mais ce ne sont que des idées et non des clans opposés», a affirmé Abdelmajid El Fassi dans cet entretien réalisé sur une colline surplombant la célèbre et historique ville de Fès.

Le clan «Bila Hawada» s’est récemment attaqué par la voie d’Abdelouahed El Fassi, fils du leader Allal El Fassi à ses adversaires des Ould Errachid en qualifiant de «complot et de vol» leur présence étoffée au sein du parti suite à leur succès électoral dans les provinces sahariennes.

Cette confirmation d’Abdelmajid El Fassi sur la crise interne aguë au sein de l’Istiqlal a été obtenue trois jours après la sortie d’une information non confirmée selon laquelle une réunion du Comité exécutif de l’Istiqlal tenue au siège sous la présidence du secrétaire général, Nizar Baraka, avait été «houleuse» en raison notamment de ces turbulences.

Abdelmajid El Fassi n’a pourtant pas convaincu lorsqu’il a été interrogé cette fois sur les raisons qui ont empêché, depuis plusieurs semaines, exactement depuis le mois de février, l’organisation des réunions hebdomadaires du Comité exécutif, l’instance dirigeante.

Selon lui, «Nizar Baraka est très occupé actuellement par ses responsabilités au sein du gouvernement».

À propos de l’Exécutif, le député de 40 ans s’est inscrit en porte-à-faux contre les critiques selon lesquelles le rendement du gouvernement d'Aziz Akhannouch reste jusqu’à présent en deçà des attentes des citoyens.

«La hausse des prix, notamment des hydrocarbures, est le fruit d’une conjoncture impactée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine», a-t-il dit.

Le député, membre de la Commission parlementaire chargée des relations du Maroc avec l’Union européenne, a concédé en considérant l’insuffisance de communication de ce gouvernement avec notamment la presse. Il a été même très critique à l’égard du porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas dont les sorties médiatiques devraient être plus nombreuses et ne pas se contenter du seul point de presse hebdomadaire de jeudi. «En France, a-t-il noté, le porte-parole Gabriel Attal fait des points de presse chaque jour».

Quant à la faiblesse du rendement législatif constaté lors de la session d’octobre, le député a repris presque mot à mot l’explication du président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi. «Par rapport aux précédentes législatures, le bilan de cet automne est quasiment similaire», a réaffirmé ce cadre istiqlalien, membre du Conseil national, le parlement du parti de la Balance.

Le député a néanmoins défendu le droit de la presse à couvrir les travaux des commissions parlementaires qui se tiennent actuellement à l’abri des plumes des journalistes, à cause d’un article de la constitution. «À l’instar de nombreux collègues députés, je pense qu'il y a lieu d'introduire un amendement du règlement intérieur qui supprimerait la confidentialité qui pèse sur les réunions des commissions parlementaires», a martelé Abdelmajid El Fassi en exprimant par ailleurs sa volonté d’oeuvrer sans relâche pour le progrès de sa ville de Fès dont il est député de la circonscription de la Médina depuis…2017.

Par Chakir Alaoui avec Abderrahim Et-Tahiry et Khalil Essalek
Le 02/04/2022 à 13h50