Le nouveau ministre du Travail et de l’insertion professionnelle veut certainement faire oublier le passage plutôt terne de son prédécesseur à la tête de ce département. C’est ainsi qu’après avoir entamé son mandat avec un passage devant le Parlement, pour la séance hebdomadaire des questions orales, le jeune ministre s’est empressé de tenir une réunion, mercredi, avec les syndicats les plus représentatifs, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du jeudi 31 octobre.
Il s’agit, explique le quotidien, d’une prise de contact pour tâter le pouls et sonder les intentions des centrales syndicales, avant d’entamer les prochains rounds du dialogue social. Pour Abdelkader Zaïr, patron de la CDT, il s’agit avant tout d’une occasion pour faire connaissance avec le nouveau ministre. «Cette rencontre va toutefois définir les contours des futures négociations entre le ministre et les partenaires sociaux. Et ce, afin de faire avancer le dialogue social, voire arriver à des conclusions satisfaisantes pour tout le monde», convient le responsable syndical.
Cependant, souligne le secrétaire général de la CDT, la centrale syndicale maintient ses revendications. «Elle n’acceptera pas d’excuses se basant sur la conjoncture économique pour porter atteinte aux droits et aux acquis sociaux des salariés et des fonctionnaires», assure-t-il. La CDT reste, toutefois, attachée au maintien d’un dialogue social sérieux, pouvant aboutir à des résultats tangibles. De toute manière, souligne le quotidien, le responsable de la CDT paraît confiant, affirmant que le nouveau ministre a fait montre de bonne foi et de volonté de travailler avec les syndicats dans le cadre d’une démarche participative et ce, pour tous les dossiers en cours.
Concernant justement l’un de ces dossiers, à savoir le projet de loi organique relatif à la grève, le responsable de la CDT affirme que les centrales syndicales ont soumis leurs observations et propositions au gouvernement. «Nous espérons, affirme-t-il, qu’elles soient prises en compte et qu’on puisse aboutir à un consensus avant de reprendre la procédure législative». Le gouvernement, se désole-t-il, a commis l’erreur de soumettre ce projet de loi au Parlement avant de se concerter avec les syndicats. Ce qui leur a fortement déplu. Ces derniers ont néanmoins pu, depuis, obtenir son gel.
Cette rencontre entre le nouveau ministre et les centrales syndicales intervient, rappelle le quotidien, deux semaines après une réunion tenue entre le chef du gouvernement et les responsables des syndicats les plus représentatifs. La réunion a été consacrée à l’exposé des grandes lignes du projet de loi de Finances, dont le contenu social a d’ailleurs été fortement critiqué par les syndicats.