Les ministres issus des partis de la majorité ont boycotté leur chef, Saâd-Eddine El Othmani, qui a présenté, mardi, le bilan de l’action gouvernementale lors d’une séance plénière des deux Chambres réunies du Parlement. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 7 juillet, que ces absences montrent qu’il existe un sérieux différend entre le chef de l’Exécutif et ses ministres concernant la manière dont il a dressé le bilan de chacun d’entre eux. Selon certaines sources, les ministres reprochent à El Othmani de s’être empressé d’élaborer ce bilan sans tenir une réunion de concertation avec tous les membres du gouvernement. Le chef de l’Exécutif a ainsi exposé les projets réalisés par le programme gouvernemental, les projets en cours et ceux qui ont pris du retard pour des raisons objectives ou à cause de la pandémie de la Covid-19.
Lors de son intervention, El Othmani semblait contrarié par l’absence des ministres du RNI, de l’USFP et des ministres technocrates. Un embarras qui s’est accentué quand il a commencé à exposer les réalisations de son gouvernement secteur par secteur et, donc, département par département. Il a essayé, toutefois, de jouer collectif en affirmant: «C’est le bilan de l’ensemble des composantes du gouvernement, de tous ses membres, et non pas le bilan d’une partie, d’un ministre, d'un secteur ou d’un parti, comme le prétendent certains».
Le quotidien Assabah rapporte que les ministres n’ont pas apprécié la manière avec laquelle El Othmani s’est comporté et ont refusé son discours qui, estiment-ils, a été compilé en tenant compte de leurs interventions dans l’hémicycle et des projets de loi adoptés par le gouvernement. Ils lui reprochent de pas avoir mis l’accent sur les réalisations accomplies sur le terrain et sur les changements palpables ressentis par les citoyens et les acteurs dans tous les secteurs.
Cela étant, l’absence des ministres du RNI et de l’USFP a été fortement remarquée, mais ce sont les technocrates qui ont suscité le plus de curiosité avec, notamment, l’absence des ministres de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, des Affaires Etrangères Nacer Bourita, des Affaires Islamiques Ahmed Toufik et du Secrétaire général du gouvernement, Mohamed Hajoui. En revanche, tous les ministres du PJD, du MP et de l’UC, ainsi que le technocrate Driss Aouicha, ministre délégué à l’Enseignement Supérieur, étaient présents.