Alors que les autorités défient la pandémie du Covid-19, des campagnes électorales anticipées redonnent vie aux bidonvilles dans des foyers qui avaient pourtant réussi à s’en débarrasser. Tel est le constat d’associations écologiques qui ont révélé au grand jour le rôle des élus dans la floraison des bidonvilles et l’habitat insalubre.
Dans sa livraison du 31 mars, le quotidien Assabah explique que les autorités ont reçu des plaintes alertant sur le risque d'exacerbation de l’habitat insalubre. Un risque qui pourrait mettre en péril, selon le quotidien, le programme gouvernemental "Villes sans bidonvilles". C’est le cas, en l'occurrence, dans le douar Chichan à Mohammedia et d’autres quartiers populaires à Settat, notamment Mania, Mimouna et la commune Sidi Rahal la plage, qui relève de la province de Berrechid, poursuit la même source.
Les associations ont d’ailleurs exhorté les autorités à intervenir en vue de mettre fin à ce désordre et à poursuivre les responsables en justice. Ces associations plaident pour un habitat salubre basé sur des autorisations légales qui renflouent les caisses des communes et résolvent les problématiques d’habitat.
Selon les sources du quotidien, des chantiers d’habitat insalubre sont ouverts jour et nuit après que les élus ont permis l’acquisition des compteurs d'électricité de haute tension et de tension normale. D’après Assabah, cette activité s’est accélérée depuis que les vice-présidents de Conseils communaux sont autorisés à octroyer des licences de connexion au réseau électrique.
Pour illustrer ce phénomène, le quotidien cite l’exemple du quartier Sidi Moussa Ben Ali à Mohammedia, qui semble être agité par les manifestations des habitants qui dénoncent l’émission de fumées toxiques émanant d’usines clandestines détenues par des barons de l’habitat insalubre.
Début février, la ministre de l’Habitat, Nouzha Bouchareb, a annoncé qu’un total de 301.914 familles avaient bénéficié du programme national "Villes sans bidonvilles" à fin 2020, soit près de 66% des familles concernées. Selon la responsable de tutelle, 152.000 familles attendent aujourd’hui leur tour, dont plus de 70.000 sont concernées par des unités réalisées ou en cours de réalisation. Et d’affirmer que le bilan de réalisation fait ressortir un taux de 109% par rapport à ce qui a été convenu en 2004.