Gouvernance locale: la mairie de Tanger au bord du gouffre

Mohamed Bachir Abdellaoui, maire de Tanger.

Mohamed Bachir Abdellaoui, maire de Tanger. . DR

Revue de presseKiosque360. Bank Al-Maghrib vient d’effectuer une saisie sur un montant de 10.5 millions de dirhams du budget de la mairie de Tanger au profit des particuliers spoliés de leurs terres. D’autres affaires en instance risquent de coûter plus de 200 millions de dirhams à la ville

Le 05/02/2016 à 23h45

La mairie de Tanger frôle la paralysie. Bank Al-Maghrib vient d’effectuer une saisie sur un montant de 10.5 millions de dirhams du budget de la mairie de Tanger au profit de particuliers après que ces derniers ont obtenu gain de cause en justice pour avoir été spoliés de leurs terres par la Commune.

Cette affaire remonte à l’année 2008 lorsque l’ancienne communauté urbaine de Tanger les avait dépossédés de leurs terres pour créer des espaces verts sans recourir à la formule de l’expropriation de propriété, a affirmé le maire Bachir Abdellaoui.

Et de préciser que ce dossier des plaintes déposées contre la mairie a été programmé à l’ordre du jour de la session ordinaire de février qui a été ouverte vendredi dernier, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce week-end des 6 et 7 février.

«Nous sommes au bord de la faillite. La mairie devait payer une somme de plus de 200 millions de dirhams pour l’exécution des jugements définitifs rendus par la justice», a fait savoir le maire, estimant que le montant global des jugements définitifs s’élève à 50 millions de dirhams.

Et de souligner que «cela constitue un coup dur pour l’avenir des investissements dans la ville», appelant le ministère de l’Intérieur à intervenir d’urgence pour «sauver la situation». D’autant plus que le ministre de l’Economie et des finances avait refusé d’intervenir auprès de Bank Al-Maghrib pour reporter la saisie sur les comptes.

Lors de cette session du mois de février, rapporte le quotidien arabophone, le maire de la ville a programmé seulement un montant de 10 millions de dirhams en vue de régler ce contentieux. «Une somme qui ne pourrait qu'être insuffisante pour un seul dossier», dit-on, non sans une pointe d’ironie.

Par Mohamed Younsi
Le 05/02/2016 à 23h45