Devant la 49e session de la Commission des droits de l’homme (CDH-ONU), plusieurs organisations de la société de la civile, originaires des provinces du sud marocain, ont attiré l’attention de la communauté internationale sur les graves violations des droits de l’homme perpétrées en permanence dans les camps sahraouis de Tindouf, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 18 mars.
Ces ONG sont unanimes à estimer que la responsabilité de ces actes inhumains, commis par les milices du Polisario, revient en premier lieu au régime algérien, dont l’armée boucle hermétiquement tous les camps sahraouis, et dont les services secrets sont derrière la disparition forcée de plusieurs opposants au Polisario.
C’est ainsi que Naji Moulay Lahsen, président du Réseau indépendant des droits de l'homme en Afrique du Nord, a demandé aux membres de la CDH-ONU de mettre en œuvre les instruments d’enquête sur les violations des droits de l’homme, en vue de faire la lumière sur les nombreux cas de disparition forcée dans les camps de Tindouf.
Il a ainsi cité, selon Al Ahdath, le cas concret de l’ancien dirigeant du Polisario, Ahmed Khalil, arrêté par les services secrets algériens en 2009, et qui n’a jamais donné signe de vie depuis cette date. Cet ancien conseiller en droits de l’homme de l’ancien chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz El Marrakchi, détenu un moment à la prison militaire de Blida, n’a jamais reçu la visite de sa famille, ce qui laisse croire qu’il n’est plus en vie, comme des centaines d’autres Sahraouis des camps de Tindouf qui ont subi le même sort.
Pour sa part, Aicha Douihi, présidente de l'Observatoire sahraoui pour la paix, la démocratie et les droits de l'homme, a dénoncé la méthode d’embrigadement à laquelle sont soumis les enfants nés dans les camps de Tindouf. A ces derniers, l’école que financent les généraux algériens inculque la haine et la violence à travers une propagande insidieuse et des entrainements militaires, en violation flagrante de la Convention relative aux droits de l’enfant qui exige que l’éducation des enfants soit basée sur les principes de liberté, d’égalité et de tolérance.
Abondant dans le même sens, Nour Bouhanana, présidente de la Fondation nouvelle génération pour le développement humain, a dénoncé l’enrôlement militaire des enfants par le Polisario, interdit par la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989, dans son article 38, et que le Conseil de sécurité de l’ONU a fermement et unanimement condamné en 2021 dans sa résolution 2601.
Nour Bouhanana a ainsi appelé la communauté internationale à prendre ses responsabilités et à intervenir d’urgence en vue de mettre fin aux actes criminels perpétrés par le Polisario et ses protecteurs algériens contre les populations sahraouies des camps de Tindouf.