José Maria Aznar, qui s’est retiré en 2003, veut réinvestir la scène politique de son pays. Et pour bien marquer son retour, il a choisi de s'attaquer au Maroc, accusé sans autre forme de procès d’élargir ses frontières maritimes au détriment d'une «impuissante» Espagne!
"C'est plus qu'un non-sens, c'est l'expression d'une énorme faiblesse, et c'est pourquoi notre voisin du sud [le Maroc] a augmenté ses frontières maritimes», a-t-il décoché, du haut de son ego hypertrophié, à l’occasion d’un récent meeting organisé par le Parti populaire, au lendemain du vote du parlement marocain, Représentants de la nation et conseillers compris, en faveur de la délimitation des frontières maritimes marocaines.
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José Maria Aznar a promis que son parti, le PP, n'allait pas se laisser faire face à «la faiblesse» du gouvernement Sanchez, accusé d’avoir manqué de «fermeté» envers le Maroc, dont le «délit», semble-t-il, est d’avoir pris la décision souveraine de délimiter ses frontières maritimes, de la même façon qu’il l’avait fait pour ses frontières terrestres et, prochainement, pour son espace aérien.
Seulement voilà, ce n’est pas de cet oeil que l’adepte de Manuel Fraga, ancien ministre de la Communication du dictateur Franco, l’aura vu. En bon disciple du défunt Généralissime, le petit Caudillo, qui a failli provoquer une guerre avec le Maroc, à l’été 2002, après avoir ordonné à son armée de s'aventurer sur l’îlot marocain de Leila, semble (toujours) nourrir une nostalgie pour la tristement célèbre époque colonialiste.
Sauf que sur ce point, il se trompe d’époque et d’«ennemi». Le Maroc, fort de ses droits et de son armée, a toujours opté pour la sagesse, autant avec le voisin du nord, l'Espagne, qu’avec celui de l’Est, ce qui ne devrait en aucun cas être interprété comme une «marque de faiblesse». Celle-là même que l’aventureux Aznar reproche aujourd’hui à l’actuel président socialiste du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, dont la politique envers le Maroc est basée sur le respect mutuel, l’entente et la coopération bilatérale.
Autant de qualités qui font cruellement défaut à l'héritier des stigmates du franquisme, dont le long mandat à la tête de l'Exécutif espagnol (1996-2004) a généralement fait beaucoup de tort aux relations d'amitié entre les deux royaumes voisins.