Crise de l'Ilot Leïla: la provocation espagnole de trop!

Commando de l'armée espagnole sur l'Ilot "Leïla", lors de l'assaut du 17 juillet 2002.

Commando de l'armée espagnole sur l'Ilot Leïla, lors de l'assaut du 17 juillet 2002. . dr

Pour le quinzième anniversaire de la pire crise qui ait éclaté entre le Maroc et l'Espagne et qui a failli dégénérer en conflit armé, l'establishment militaire espagnol a laissé "fuiter" une vidéo sur l'arrestation de six soldats marocains qui se trouvaient le 17 juillet 2002 sur l'Ilot Leïla.

Le 18/07/2017 à 12h40

Une provocation, une de plus mais de trop, de la part de l'establishment militaire espagnol. En effet, après avoir levé début juillet le secret militaire sur l'opération commando menée par des forces spéciales sur ordre de l'ancien premier ministre José Maria Aznar, le 17 juillet 2002, contre une unité des FAR, l'armée espagnole a laissé "fuiter" et diffuser dans la publication "Interviù", pas plus tard qu'hier lundi, une vidéo filmée le jour de l'assaut sur l'arrestation de six soldats marocains alors en faction sur le petit rocher connu sous le nom de "Leïla" (Perejil, en espagnol).

La provocation est telle que les soldats marocains qui ont alors reçu l'ordre de ne pas tirer contre les forces spéciales espagnoles intervenues le 17 juillet dès la pointe du jour à bord d'hélicoptères de combat, accompagnés de bâtiments de guerre déployés au large de la ville occupée de Sebta, sont montrés la tête enveloppée dans un tissu blanc, et assis à même le sol ! Bref, un traitement indigne de Robocops espagnols surarmés et en surnombre face à six soldats marocains sans défense et qui ont fait preuve d'une retenue exemplaire pour ne pas laisser cette crise dégénérer en conflit ouvert avec le voisin du Nord.

Qui est alors derrière la fuite de cette vidéo censée relever du "secret Défense"? Quel intérêt devrait-elle présenter aujourd'hui pour l'Espagne ? Et qui, au sein de l'armée espagnole particulièrement, chercherait à "remuer le couteau dans plaie" au risque de compromettre à nouveau les relations hispano-marocaines qui sont d'ailleurs excellentes?

L'Exécutif dirigé par Mariano Rajoy a le devoir de diligenter une enquête sur cette "fuite" savamment orchestrée et qui ne devrait servir que ceux, militaires ou civils, qui verraient d'un mauvais oeil l'excellence des relations entre les deux royaumes voisins.

Par Ziad Alami
Le 18/07/2017 à 12h40