Au moment où Benkirane compte ses jours à la tête du parti, le PJD ne s’est pas encore décidé à sortir de l’impasse de la formation du gouvernement. En effet, et à l’issue de la dernière réunion du secrétariat général, tenue samedi, la direction du parti islamiste n’a trouvé mieux que de reporter les débats sur la question à une réunion ultérieure, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 19 décembre.
Selon des sources citées par le journal, les membres du secrétariat général sont intraitables pour ce qui est de la participation de l’Istiqlal au gouvernement. C’est une promesse faite par Benkirane aux dirigeants de ce parti, argue-t-on. D’un autre côté, ils affirment également que la participation du RNI au futur Exécutif est, à la fois, «importante et indispensable». Cependant, note le journal, personne ne veut nous expliquer pourquoi elle est si importante ni comment Benkirane va s’y prendre pour convaincre ce parti de rejoindre sa majorité.
Pour ce qui est de l’USFP, les dirigeants du PJD restent dubitatifs. «Le secrétaire général nous a briefé sur sa rencontre avec le direction de l’USFP, mais nous doutons encore des intentions de ce parti», affirme une source citée par le journal.
Bref, le blocage est appelé à durer alors que le PJD est déjà en train de préparer la succession de Benkirane. La prochaine réunion de son Conseil national sera consacrée essentiellement à cette question, avec notamment la mise en place d’un comité préparatoire du congrès qui devrait se tenir dans quelques mois. Pour rappel, au dernier congrès extraordinaire, tenu en mai, le mandat de Benkirane a été prorogé d’une année.
D’ici-là, si le gouvernement n’est pas encore formé, Benkirane perdra sa légitimité institutionnelle de secrétaire général de parti.Or, selon un politologue cité par le journal, le PJD étant à cheval sur ces questions d’organisation, la décision de la formation, dans un mois, du comité préparatoire du congrès est un signe que le PJD ne compte pas renoncer à la formation du gouvernement. Par contre, le parti peut très bien renoncer à son actuel secrétaire général, Abdelilah Benkirane. Ce qui pourrait élargir la liste des choix pour la désignation d’un autre chef de gouvernement, tout en restant dans le cadre de l’article 47 de la Constitution.