«Il faut reconnaître que vu la forte majorité que l’Exécutif détient au Parlement, il est impossible pour nous, c’est à dire l’opposition (PPS, USFP, MP, PJD), de renverser le gouvernement», a déclaré mardi soir, 21 juin 2022, Nabil Benabdallah, lors d’une conférence de presse tenue trois jours après la réunion du comité central du parti.
Le chef de l’ancien parti communiste a néanmoins lancé une mise en garde contre la situation «éprouvante» dans laquelle vivent les citoyens en raison de la flambée des prix, de la cherté de la vie et de la détérioration du pouvoir d’achat.
«Nous attirons l’attention contre cette situation très grave et sensible», a-t-il dit. Et de martelé, qu’outre la flambée des prix, notamment ceux des hydrocarbures et du transport, il y a également la crise de l’eau, sachant que durant l’été il y aura des coupures et des problèmes d’approvisionnement dans certaines régions».
Lire aussi : Entretien: gouvernement, détracteurs... Nabil Benabdallah envers et contre tous
Le chef du parti du Livre a appelé le gouvernement à «se réveiller de son sommeil et de son silence assourdissant». Tout en rappelant le rôle dont est investie l’opposition pour faire face à «la faiblesse» des actions du gouvernement, le patron du PPS a émis le vœu de la mise en place «d’une nouvelle alternative démocratique, progressiste, effective, autour de laquelle s’articuleraient des forces sociales et politiques».
Il s’agit d’un appel, selon les observateurs, pour la réconciliation et l’union de toutes les forces socialistes du pays, partis politiques et autres, autour d’un objectif politique et social commun. Nabil Benabdallah a ainsi souhaité que le 13e congrès ordinaire du PPS, prévu à la mi-novembre, soit un «évènement qui apportera des réponses à cette alternative».
L’ancien ministre de la Communication et de l’Habitat a aussi évoqué les incidents qui ont perturbé, samedi dernier, les travaux du comité central, lorsque quatre opposants, accompagnés d’une trentaine de personnes, ont fait irruption pour scander des slogans anti-Benabdallah. Le chef du PPS a décidé de poursuivre en justice ce groupe d’opposants les qualifiant de «baltajias» (voyous). «Pour nous, l’évènement, c’est le prochain congrès du parti», a-t-il conclu.