Un rapport plein de contrevérités sur ce qui s'est passé dans la région d'Al Hoceïma, depuis le décès accidentel de Mohcine Fikri en octobre 2017. Celui que vient de rendre public un collectif associatif nommé "Coalition des instances des droits de l'Homme". En introduction, une longue tirade servie par ledit collectif sur la méthodologie suivie dans la réalisation du "rapport-enquête", et qui serait basée sur "le travail de terrain", "le recueil et le recoupement des faits et des témoignages", bref un rapport tout ce qu'il y a d'objectif.
Or à méditer sur la phraséologie du rapport, une cinquantaine de pages au total, il apparaît à l'évidence qu'il est sinon tendancieux, du moins partial envers l'Etat marocain présenté sous l'aspect exagéré de l'"autoritariste" et du "répressif". On vous laisse apprécier un extrait d'allégations dont la rédaction est guidée dès le départ par moult a prioris insidieux envers les autorités marocaines: "l'usage excessif de la violence" par les forces de l'ordre, "les détentions arbitraires accompagnées d'actes de violence (certains détenus se sont vu ôter leurs vêtements et déposséder de leur argent et téléphones portables)", "la pratique de la torture et les traitements dégradants"...
Lire aussi : Diapo. Incidents d’Al Hoceïma et Imzouren: la quasi-totalité des blessés se compte parmi les forces de l’ordre
Autant d'allégations rejetées en bloc et qualifiées d'"impressionnistes" par une source sécuritaire contactée par notre confrère arabophone"Hespress". "Les allégations contenues dans ledit rapport d'enquête pèchent par un manque flagrant d'objectivité et de crédibilité, elles sont dominées par l'aspect impressionniste et narratif", commente la source.
Evoquant l'allégation de "déshabillement des détenus à l'intérieur des véhicules de police", "leur dépouillement d'argent et de téléphones portables", la source qui a souhaité ne pas être citée répond: "la Coalition n'a pas présenté de liste des personnes qui seraient concernées par l'acte présumé de déshabillement, étayées de dépositions écrites recueillies auprès des témoins, de photos ou enregistrements susceptibles de corroborer les accusations"... "le rapport s'est contenté de débiter des généralités, évoquant ici des dépassements, là des violations", sans que ces allégations soient fondées sur des preuves matérielles, pointe encore la source.
Et ce n'est pas tout ! Ledit rapport d'"enquête" est truffé d'amalgames cultivés sciemment par ses auteurs accusés de "glissements conceptuels dangereux". La source en veut pour preuve la confusion que feraient les préposés à la défense des droits de l'Homme entre les dispositions réglementant l'arrestation des suspects et d'autres appliquées dans le cadre de la perquisition à domicile. "L'arrestation des personnes, d'un point de vue juridique, n'est pas fonction de temps, contrairement aux dispositions organisant les perqusitions à domicile qui sont situées par le législateur dans un temps déterminé au détail près que des perqusitions peuvent être effectuées en dehors des horaires réglementaires", clarifie la source sécuritaire.
Et puis, relève la même source, le rapport contient des témoignages alléguant que les détenus auraient été dévêtis au moment où ils se trouvaient à l'intérieur des véhicules de police...
Circulez, il n'y a rien à voir! Il s'agit d'allégations infondées à rajouter au passif d'autres inventions croustillantes, notamment les photos prises sur des zones de conflit en Syrie et en Palestine, pour les attribuer mensongèrement au Maroc. "Il faut préciser que la majorité des interventions ont été effectuées par les services de la BNPJ et non par les forces de l'ordre public, dont le rôle était limité à l'opération de dispersion des manifestations. Ceux qui ont supervisé les opérations d'arrestation sont des officiers de la Police judiciaire qui oeuvrent sous la supervision du parquet général, ce qui tord le cou aux allégations selon lesquelles les arrestations auraient été empreintes de pratiques vengeresses", explique la source.
En réponse aux allégations de torture contenues dans ledit rapport, il faut préciser qu'une expertise médicale a été appliquée à la majorité des prévenus à la demande de leurs avocats et du juge d'instruction. La levée du secret sur les conclusions des expertises ne manquera pas de démentir lesdites allégations, affirme la même source.
Autre preuve de la partialité du rapport, le traitement du cas des blessures enregistrées dans les rangs des forces de police. "La Coalition semble ne voir dans ces victimes que des numéros et des fiches de statistiques, ils ne sont pas considérés comme étant des personnes dignes aussi de protection". Celle-là même que le collectif revendique pour leurs agresseurs. Mais le préjugé à l'encontre des forces de l'ordre semble avoir la peau dure.