Visiblement gênés et ayant jusque-là observé un silence coupable quant à l'état de santé de Brahim Ghali et à son absence très remarquée de Rabouni, les principaux médias séparatistes et leurs supports alliés en Algérie n'ont rien trouvé de mieux que d'affirmer que le chef du Polisario se porte à merveille. Encore mieux, s'il avouent que Ghali se trouve bel et bien à Alger, c'est "dans le cadre du renforcement des relations bilatérales". Sinon, le président de la pseudo-Rasd s'apprête à regagner tranquillement les camps de Tindouf. Quand? "Prochainement", affirment ces médias. Autant dire que si ces médias cherchaient à donner des indices davantage inquiétants sur l’état de santé de Brahim Ghali, ils ne s'y seraient pas mieux pris.
Si le motif invoqué pour justifier la présence de Brahim Ghali à Alger (renforcement des relations bilatérales) prête à rire, la date inconnue de son retour à la direction du Polisario laisse augurer de la gravité de son état de santé et peut d’emblée lancer la course à sa succession.
On retiendra qu'aucune photo ou communiqué sur ces "activités officielles" n'a filtré, et qu'aucune rencontre censée renforcer les relations entre les deux "peuples frères" n'a été immortalisée. Connaissant le goût prononcé du front séparatiste pour tout ce qui peut lui servir d'outil de propagande, l'on est très étonné de l'absence d'une photographie de l'intéressé. D'autant que renseignement pris de sources sûres à Alger, Brahim Ghali est bien souffrant et a même subi une intervention chirurgicale.
Pour rappel, le chef du Polisario est hospitalisé en urgence depuis samedi 15 septembre en Algérie. Nous apprenions, en fin de semaine dernière, qu'il venait de subir une intervention chirurgicale à l'hôpital militaire de Blida, par ailleurs première région militaire en Algérie. La maladie de Ghali a été plusieurs fois pointée du doigt par ses opposants au sein du Front. Il s’agit d’une hépatite C (VHC) ayant atteint un stade très avancé et qui s’est déjà traduite par une cirrhose du foie. Mais cette fois, c'est, en plus, d'un cancer du colon qu'il est atteint, et c'est à ce titre qu'il a été opéré à l'hôpital militaire de Blida.
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Brahim Ghali devait être transféré en Espagne dans un premier temps. Mais les craintes qu'il ne soit convoqué par la justice espagnole, suite aux nombreuses plaintes pour torture déposées contre lui, ont poussé ses protecteurs au sein du régime algérien à le maintenir en lieu sûr, nous précise notre source.
Depuis son arrivée à l'hôpital militaire de Blida, la mobilisation de la présidence et des services de renseignement est à son paroxysme. L’inquiétude est grande face à la perspective de la disparition de l’homme de paille du régime algérien dans le dossier du Sahara. Celle-ci viendrait éparpiller toutes les cartes que joue l’Algérie sur ce registre, alors qu'une relève prête à prendre le relais n'est toujours pas en vue.
Les informations sur l'inaptitude physique de Brahim Ghali avaient fleuri dès le lendemain de son élection à la tête du Front. Brahim Ghali a été "élu" secrétaire général du Front Polisario, mais aussi président de la proclamée Rasd en juillet 2016, avec le score stalinien de 93,16% des voix exprimées. Il a alors remplacé Mohamed Abdelaziz, mort le 31 mai de la même année, des suites d’une longue maladie.