Une enveloppe budgétaire de pas moins de 140 millions de dirhams est consacrée, chaque année, à l’entretien des marabouts dans le royaume. Ce budget colossal ne profiterait pas aux gardiens des temples, soit les préposés religieux, qui ne perçoivent que des miettes au bout de chaque mois, a affirmé la conseillère Rajae Kassab, du groupe de la Confédération démocratique du travail (CDT) à la Chambre des conseillers, lors de la séance hebdomadaire réservée aux questions orales. Les gardiens de ces lieux saints, a précisé la conseillère de la CDT, ne perçoivent que des indemnités dérisoires oscillant entre 1.400 et 2.500 dirhams par mois. Dans le monde rural, ces indemnités ne dépassent pas les 500 dirhams, a déploré Rajae Kassab, citée par le quotidien Al Massae qui aborde ce sujet dans son édition de ce jeudi 26 décembre.
Adressant sa question au ministre des Habous et des Affaires islamiques, la conseillère a également relevé l’ambiguïté qui entoure les conditions de travail des gardiens des lieux saints et la nature du contrat qui les lie au ministère de tutelle. A ce propos, elle a fait remarquer que tout contrat de travail devait respecter les lois régissant la fonction publique. Et d'appeler le ministre, en tant que membre du gouvernement, à respecter les lois que son gouvernement a mises en place.
Dans sa réponse, le ministre des Habous et des affaires islamiques a précisé que les marabouts étaient gérés et entretenus par leur propre argent et non par le budget de l’Etat ou le budget général réservé aux Habous. En plus de l’entretien, l’argent des marabouts assure également la prise en charge de la chose religieuse, a ajouté le ministre. Et d'ajouter que, pour ce qui est des indemnités des préposés religieux, le dossier avait été hérité avec sa complexité administrative. Mais aujourd’hui, a-t-il révélé, ces indemnités sont visibles dans le budget des Affaires islamiques, qui est passé de soixante millions de dirhams en 2004 à un milliard 227 millions de dirhams en 2019. Et de préciser que plus de 35% du budget des Affaires islamiques est réservé aux salaires des préposés religieux et des prêcheurs.
En 2019, des directives royales ont été données pour augmenter leurs indemnités de 300 dirhams chaque année durant quatre ans, soit une enveloppe de 800 millions de dirhams, a-t-il encore fait savoir. De même, ces préposés religieux bénéficient des services de la Fondation Mohammed VI des œuvres sociales des préposés religieux, dont le budget est de 130 millions de dirhams, ainsi que d’une couverture sociale avec un budget de 21 millions de dirhams.










