C’est la guerre entre le PAM de la majorité et l’USFP de l’opposition. Il y a une semaine, lors de son conseil national, l’USFP s'en est sévèrement pris, par la voix de son premier secrétaire, Driss Lachguar, au gouvernement. La riposte est venue une semaine plus tard. Et c’est le PAM, profitant de la tenue de son conseil national qui s’en est chargé. Le secrétaire général du parti, Abdellatif Ouahbi, a visé directement le patron de l’USFP qu’il a traité, entre autres, de "cupide et égoïste", rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du lundi 29 novembre.
Ouahbi va plus loin en accusant Driss Lachguar "d’avoir fini par asseoir sa mainmise sur le parti et d’avoir, par la même occasion, dilapidé l’héritage d’Abderrahim Bouabid".
Pour le patron du PAM, les attaques du premier secrétaire de l’USFP contre le gouvernement ne sont finalement qu’une réaction à l’échec des négociations visant la participation de son parti à la majorité gouvernementale. Or, pour avoir sa place parmi les partis de la majorité, l’USFP, souligne Abdellatif Ouahbi, a carrément "eu recours au chantage". Et, poursuit-il, comme ce genre de méthodes n’est plus tolérable dans le Maroc d’aujourd’hui, le parti n’a pas été accepté. Pour Abdellatif Ouahbi, malgré son modeste poids électoral, l’USFP a tout fait pour s’imposer à la majorité, avec l’objectif de la dominer.
La riposte aux propos du patron du PAM ne s'est pas faite attendre. En effet,Mehdi Mezouari, membre du bureau politique, de l'USFP a vite réagi aux dires de Ouhabi en laissant entendre "que tout observateur de l’évolution récente de la scène politique notera sans doute que cette dernière a particulièrement pâti de l’arrivée, sur le dos du populisme, de certaines personnalités à la tête de plusieurs partis politiques". Ces personnalités, poursuit-il, ont entrepris de produire un discours de crise qui est naturellement contre-productif. Ces dirigeants politiques, poursuit-il, usent du sensationnalisme tout en focalisant leur discours sur les personnes et non les idées, et sont toujours à la quête du "buzz politique". "Et Ouahbi fait partie justement de ce genre de dirigeants", affirme Mehdi Mezouari, cité par Al Ahdath Al Maghribia. Mais, poursuit Mezouari, "il est arrivé un peu trop tard".
"Ce genre de discours n’attire, en effet, plus personne", assure Mezouari. Le responsable socialiste, note au passage que le nouvel ennemi juré de son parti, semble avoir oublié "qu’en étant devenu ministre, il accède à un rang au sein des institutions qui ne lui permet plus de sauter d’une tribune à l’autre, déclarant la chose et son contraire".