Deux enjeux nationaux majeurs sont attendus de ces élections. A savoir, le taux de participation et la place qu'occuperont sur l'échiquier politique les deux grosses machines du PAM et du PJD, sachant que ces deux partis avaient dominé les scrutins, municipal et législatif de 2009 et de 2011. Qui des deux remportera ces élections ou se positionnera le mieux ?
Ce scutin se tient sous le signe de "la Région avancée". Et la course pour la présidence des villes, des mairies et celle de la Région sera des plus rudes.Ceci constitue un autre enjeu majeur du scrutin du 4 septembre et est une étape cruciale pour la consolidation de la démocratie dans notre pays. Aussi la communauté internationale aura-t-elle les yeux braqués sur le Maroc, ce vendredi.
Treize ministres du gouvernement de Abdelilah Benkirane sont candidats pour les élections régionales, ce qui démontre le grand intérêt qu'accordent les partis politiques à ces échéances. Et il n'est pas exclu qu'un remaniement ministériel intervienne à la rentrée politique, étant donné que le Code électoral ne permet pas à un président élu de la Région de cumuler sa fonction et celle de ministre.
"Le taux de participation est un enjeu important. Fera-t-on mieux qu'en 2009 où le taux avait été de 51,4%", a déclaré le politologue Mustapha Shimi à Le360. "Le deuxième enjeu, ce sont les résultats de l'opposition et de la majorité et en particulier le score du PJD et du PAM", a-t-il estimé.
Le scrutin se déroulera en un seul tour , ce vendredi. Les électeurs cocheront dans le même bulletin le nom de leur candidat préféré pour les municipales et les Régions. En parallèle, une liste de femmes est mise en jeu pour chaque parti. Le Code électoral, accordant une place importante à la femme, prévoit un taux d'élection de 35% de femmes sur les 31.503 sièges municipaux à pourvoir.
La campagne s'est déroulée globalement sans incidents majeurs, nonobstant des échanges de propos acerbes entre Benkirane du PJD, Bakkoury du PAM et Chabat de l'Istiqlal.Elle a aussi été dominée, sans graves conséquences, par des accusations mutuelles sur des cas de " fraudes, d'utilisation d'argent, de bagarres et de menaces entre candidats". On déplore tout de même un décès mercredi dans les rangs istiqlaliens lors d'un accident de circulation près de Fès, alors que le PPS a accusé le PAM dont un militant aurait tenté d'agresser le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi.
Un autre enjeu de ce scrutin réside dans le fait de savoir si Hamid Chabat, "l'ennemi juré" de Benkirane, pourra se maintenir à la tête de la mairie de Fès."Si Fès tombe, l'Istiqlal ne s'en relèvera pas.", a affirmé Chabat.
Les premiers résultats officiels sont attendus vendredi soir. Le ministère de l'Intérieur a donné des consignes de "neutralité" à ses agents d'autorité afin d'assurer "un scrutin transparent et crédible". Près de 75 observateurs étrangers, représentant sept ONG internationales, suivront ces élections. Le 2 octobre prochain, le Collège des professionnels aura rendez-vous avec le renouvellement de la Chambre des conseillers, ultime étape de l'échéancier électoral.