Elections: le Maroc s'achemine-t-il vers un gouvernement d'alternance bis?

Le Conseil de gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani.

Le Conseil de gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani. . DR

Revue de presseKiosque360. Le Maroc a pu mener sa transition politique sous le premier gouvernement de l’alternance. Il a entamé sa transition économique sous le gouvernement Jettou et s’apprête aujourd’hui à connaître sa transition sociale. Laquelle transition ne pourrait être menée que par un gouvernement d’alternance bis.

Le 12/03/2021 à 20h01

La réforme des lois électorales étant adoptée au Parlement, le vote de la deuxième Chambre a eu lieu ce vendredi. Il est désormais certain que la composition de l’institution législative va nettement changer. Le nombre de partis qui y seront représentés sera sûrement plus important. Mais, malgré ces changements majeurs qui ont touché au quotient électoral, au seuil électoral et à la liste nationale des femmes, il y aura toujours des grands partis, des partis moyens et des petits partis, mais sûrement plus de parti hégémonique, écrit l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 12 mars.

Cela ne devrait cependant pas empêcher l’émergence d’une majorité solide capable de conduire des chantiers structurants, contrairement à ce que d’aucuns peuvent avancer. Après tout, Abderrahamane Youssoufi était à la tête d’un gouvernement formé par six partis politiques, alors que le Parlement était composé de 15 formations. Cela n’a pas empêché le premier gouvernement d’alternance de mener des réformes profondes alors que le Maroc était en pleine transition politique. En 2002, Driss Jettou avait constitué une majorité de six partis alors que le Parlement était composé de 22 partis, cela ne l’a pas empêché, lui non plus, de mener des chantiers qui ont complètement changé l’économie nationale.

Aujourd’hui, comme hier, souligne l’hebdomadaire, il s’agit donc de mener des réformes majeures, en concertation avec toutes les composantes de la classe politique et sociale et avec leur appui. D’où l’idée d’un gouvernement d’alternance bis.

A vrai dire, observe un analyste politique cité par La Vie éco, c’est une véritable transition sociale que le Maroc est en passe de connaître. Et son point d’entrée est incontestablement la réforme de la santé et de l’enseignement et la lutte contre le chômage et la pauvreté. C’est sans doute pour cela que parmi la liste des chantiers que le futur gouvernement doit mener figure en bonne place la mise en œuvre de la loi-cadre sur la protection sociale.

Le projet de loi-cadre est actuellement devant les députés après son adoption à la Chambre des conseillers. C’est une réforme capitale, mais qui risque de passer inaperçue, estime l’hebdomadaire. Et ce, alors qu’elle aurait pu être mieux mise en avant par le gouvernement du PJD alors qu’il a préféré s’investir dans une bataille contre tout le monde pour des sièges électoraux. Il s’agit aussi d’une réforme urgente qu’il faudra mener à terme dans moins de cinq ans.

Autre réforme que le même parti a failli faire avorter, à cause d’une question de langue, celle de la réforme de l’enseignement et la loi-cadre relative au système de l’éducation et de la formation. Elle est déjà lancée mais elle nécessite un sérieux coup d’accélérateur.

L’adoption en conseil de gouvernement, et certainement au Parlement bientôt, du projet de loi relatif à la légalisation du cannabis pour l’utilisation médicale et industrielle présente également une entrée en matière pour un ambitieux programme de développement économique et social des régions du Nord. Naturellement, il faut également tenir compte du déploiement du nouveau modèle de développement, en plus d’autres réformes que les deux anciens gouvernements n’ont pas pu faire aboutir pour des considérations de politique politicienne et électoralistes, comme celle de la justice par exemple.

Ce sont autant de chantiers, estime l’hebdomadaire, qui réclament toute l’attention de la classe politique et exigent un climat politique et social favorable, sans tensions ni calculs. Elles ne peuvent être menées à terme dans les meilleures conditions que par un gouvernement d’alternance bis.

Par Amyne Asmlal
Le 12/03/2021 à 20h01

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M. Asmlal, vous l’avez si bien dit: « Cela ne devrait cependant pas empêcher l’émergence d’une majorité solide capable de conduire des chantiers structurants, contrairement à ce que d’aucuns peuvent avancer.» C’est cela l’esprit de la constitution actuelle, et tant mieux. Pour le Maroc, le risque se trouve dans le concept du parti unique ou même le bipartisme. La réalité exige que l’équilibre politique soit dans le multipartisme. Donc, il faut, à tout prix, éviter qu’un parti politique particulier monopolise le pouvoir. Étant donné le caractère diverse de la société marocaine - ce qui fait sa force, il est inconcevable de voir le pouvoir pencher du côté d’une formation politique plus que d’autres. Les intérêts diffèrent selon les régions, les populations et les milieux socio-économiques.

Ce serait mieux avec un gouvernement de compétences technocrates, pour une mission à échéance fixée d’avance, pour accélérer les choses et rattraper le temps perdu par les ados politiciens et nombrilistes! L’expérience Jettou était un exemple à suivre...les partis politiques doivent se restructurer et mettre en avant les jeunes...tout les les jeunes adhérent à l'interêt du Maroc, l’institution du Roi et Imarat almou’eminines. Une fois on a compris ce cadre, le reste immergera par l'économique et le développement humain...

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