Elections: la guerre des réseaux sociaux entre magistrats bat son plein

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Revue de presseKiosque360. Une enquête préliminaire avec le représentant d’un site web prétendant exercer le journalisme a révélé une guerre médiatique menée par des juges contre leurs confrères, et ce à des fins électorales.

Le 22/11/2020 à 19h03

Les prochaines échéances électorales professionnelles des magistrats seraient au cœur d’une guerre médiatique menée par des juges contre certains de leurs confrères, pour les évincer de la course. C’est en tout cas ce que révèle le quotidien Assabah dans son édition du lundi 23 novembre.

A en croire le journal, des enquêtes préliminaires effectuées par le Bureau national de lutte contre les crimes économiques et financiers, relevant de la BNPJ, avec un réseau démantelé de pseudo-«journalistes», ont révélé que des juges fomentaient des actions contre des responsables au sein du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) et au sein d’associations professionnelles des magistrats, en vue des élections.

Lors de son interrogatoire, le propriétaire d’un site électronique prétendant exercer le journalisme a expliqué aux éléments de la police qu’il avait rencontré deux juges dans la demeure de l’un d’entre eux. L’un des juges lui aurait dit vouloir occuper le poste de président d’une association professionnelle des magistrats afin d’obtenir un siège au sein du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, mais que des collègues concurrents faisaient obstacle à cet objectif.

Selon le journal Assabah, le mis en cause a assuré que le juge en question lui avait demandé de l’aider à travers une campagne médiatique orchestrée pour ternir la réputation de deux juges, l’un membre du CSPJ et l’autre président de la représentation régionale d’une association professionnelle. L’accusé avoue avoir aidé dans cette campagne en préparant des articles et des vidéos contre les personnes ciblées. Il avoue également, selon le journal, avoir publié un article. D'ailleurs, le juge derrière cette campagne l’aurait appelé pour le féliciter en affirmant que l’article avait eu l’effet escompté.

Le quotidien ajoute que les propriétaires de sites électroniques prétendaient travailler pour un service sécuritaire avant que le scandale n’éclate, suite aux multiples plaintes d’hommes d’affaires affirmant avoir été victimes de ce réseau. Le procureur du roi à Casablanca a confié le dossier à la BNPJ. Assabah avance qu’il n’est pas exclu que les juges cités par les mis en cause soient écoutés par les éléments de la BNPJ.

Par Fayza Senhaji
Le 22/11/2020 à 19h03