C'est une défaite cuisante que vient d'essuyer le PJD, quoique indirectement, à Kénitra, son fief électoral. En fait, c'est son bras syndical, l’UNTM, qui vient d'être malmené électoralement dans la province de Kénitra, au titre des élections des délégués du personnel. Pour être plus précis, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 1er octobre, il s'agit des élections des délégués des fonctionnaires des secteurs de la Santé et des collectivités territoriales au sein de la Mutuelle générale du personnel de l'administration publique (MGPAP). Lesquelles élections ont été remportées haut la main par la CDT, au détriment du bras syndicat du PJD, l’UNTM.
Est-ce un avant-goût de ce qui attend le PJD dans cette ville aux prochaines élections de 2021? C'est encore tôt pour se prononcer. Cependant, d'après le quotidien, le bras syndical du PJD a usé de tous les moyens, même les moins honnêtes, pour s’imposer lors de ces élections. Il est même allé, toujours selon Al Akhbar, jusqu'à faire pression sur les électeurs, ce dont se seraient chargés certains membres du parti pour les inciter à voter pour leur syndicat. Bien plus, et toujours dans l'objectif de mobiliser le plus de voix, l’UNTM aurait également eu recours à la flotte des bus de la compagnie de transport urbain opérant dans la ville.
Au final, la CDT a remporté deux des trois sièges à pourvoir au titre du collège des collectivités territoriales dans un scrutin marqué par beaucoup de tensions et, d'après Al Akhbar, de graves manquements aux dispositions de sécurité sanitaire. Le quotidien parle ainsi de foule et de non-respect de la distanciation sociale, ce qui a poussé de nombreux fonctionnaires à se retirer de peur de contracter la Covid-19. En mauvais perdants, poursuit le quotidien, les membres du syndicat affidé au PJD s'en sont pris aux responsables de l'organisation de ces élections.
Dans le secteur de la Santé, la CDT a remporté la totalité des sièges, soit deux sièges à pourvoir. Là encore, le syndicat islamiste n’a pas digéré cette défaite, surtout qu’il était sûr de pouvoir remporter au moins l’un des deux sièges. Selon Al Akhbar qui cite des sources syndicales, ces élections auront montré l’étiolement de la popularité du PJD dans cette ville qui est pourtant considérée, depuis des années, comme l’un de ses plus importants fiefs électoraux. Ces élections qui ont concerné les secteurs de la Santé et des collectivités territoriales renseignent également, quoiqu’à une moindre échelle, sur le raz le bol des citoyens face à la gestion par le PJD de nombreux secteurs.
Les citoyens montrent ainsi leur mécontentement face à la manière dont les dirigeants du PJD ont dirigé, durant des années, les affaires publiques aussi bien au niveau local qu’au niveau national. Ainsi, et malgré l'effort de mobilisation déployé par le parti et son bras syndical et malgré l’usage des moyens logistiques de la commune, le parti islamiste et son bras syndical n'auront fait que s'enfoncer, puisque la CDT a pu leur damer le pion à quelques mois seulement du début du processus électoral de 2021.