Saâd-Eddine El Othmani avait fait son baptême du feu gouvernemental en devenant le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Benkirane I. De cette courte expérience, il semble avoir appris à ne plus se départir du langage diplomatique. Il se soumet toujours au «droit de réserve», même en étant astreint de par sa fonction de chef du gouvernement à décliner à la virgule près le bilan de son gouvernement.
Sur sa page Facebook, le secrétaire général du Parti de la justice et du développement vient de se fendre d’un "droit de réserve" que personne n’a compris, ni digéré. Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 26 juin, El Othmani, face au flot de réactions, unanimes à le moquer et à le critiquer, a tenté de sauver les meubles. Selon lui, en parlant du «droit de réserve», il voulait tout simplement dire que son gouvernement avait réalisé de grandes avancées en matière de lutte contre la corruption. Or, toujours selon lui, ces dossiers de corruption étant toujours aux mains de la justice et leurs auteurs jouissant toujours de la présomption d’innocence tant qu’ils n’ont pas été condamnés, il s’est soumis au «droit de réserve».
Mais mal lui en pris quand il a saupoudré, toujours son Mur facebookien, ce droit de réserve d’une présentation dithyrambique de son équipe, qualifiée de «gouvernement d’écoute et des réalisations». Les réactions de la Toile bleue se sont alors déchaînées. El Othmani a raté «une belle occasion de se taire» dit l’un, de se «faire comprendre clairement», dit l’autre, avant qu’un troisième demande «de passer car il n’y a rien à voir», tant le chef du gouvernement est accusé par la majorité de ses contradicteurs sur Facebook de «grand artiste en matière de langue de bois». Pour le reste du florilège de réactions, mieux vaut vous en épargner.