El Othmani à ses partisans: «que personne ne commente le cas Benkirane!»

Abdelilah Benkirane et Saâd-Eddine El Othmani. 

Abdelilah Benkirane et Saâd-Eddine El Othmani.  . DR

Dans une tentative de minimiser les retombées du gel de l'adhésion de Abdelilah Benkirane au PJD, son secrétaire général a demandé aux membres de ce parti, qui mène la coalition gouvernementale, de s’abstenir d'émettre tout commentaire. Explications.

Le 12/03/2021 à 09h06

Le Secrétaire général du PJD décrète l’omerta sur le cas Abdelilah Benkirane, qui a annoncé avoir gelé son adhésion au parti et a rompu ses relations avec plusieurs leaders dans une lettre manuscrite dont un fac similé est apparu sur son compte Facebook, hier, jeudi 11 mars 2021.

«A la suite de cette annonce, Saâd Eddine El Othmani appelle les membres du parti à ne pas de commenter le sujet via les réseaux sociaux et ne faire aucune déclaration à ce propos», peut-on lire dans une directive du secrétariat général publiée sur le site officiel du parti, qui mène l'attelage au gouvernement.

Par ailleurs, Saâd Eddine El Othmani affirme que «le Secrétariat général étudiera cette question pour prendre les initiatives appropriées et d'une manière convenable qui permet de résorber le débat et renforcer les moyens de compréhension, dans un effort pour canaliser les efforts du parti dans son intérêt ainsi que l'intérêt de la patrie».

Abdelilah Benkirane a en effet mis hier à exécution sa menace de claquer la porte du parti, au cas où le projet de loi sur l’usage légal du chanvre indien est adopté. Dans sa lettre manuscrite sur Facebook, il a annoncé mettre un terme à ses relations avec plusieurs leaders du parti, tout particulièrement les ministres, en plus de Saâd Eddine El Othmani.

Abdelilah Benkirane a ainsi nommément cité Mustafa Ramid, ministre d’Etat en charge des Droits de l’homme, Aziz Rabbah, ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Amekraz, ministre du Travail, et Lahcen Daoudi, qui n’assume plus aucune fonction gouvernementale.

Cette démission, qui n'en est pas une réellement, est intervenue dans la foulée de l'adoption, hier, jeudi 11 mars 2021, du projet de loi 13-21 par le Conseil de gouvernement, au terme d’une troisième séance de discussion. Ce texte législatif a été présenté par le ministère de l’Intérieur, mais il avait fait, auparavant, l’objet d’un travail collectif, impliquant plusieurs départements et services concernés, qui s’étaient réunis en comité restreint. Mustafa Ramid, ministre d’Etat chargé des droits de l’homme, en avait même fait partie.

Par Rahim Sefrioui
Le 12/03/2021 à 09h06