L’adoption par le conseil du gouvernement du décret relatif au statut unifié des fonctionnaires de l’Éducation nationale et sa publication dans le bulletin officiel a montré le rôle important joué par les coordinations nationales des enseignants qui l’ont rejeté ipso facto. Du coup ces coordinations ont tiré le tapis sous les pieds des syndicats en organisant des grèves nationales et des sit-in de protestation, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du 24 octobre.
Mais devant le fait accompli, les syndicats qui ont signé le procès-verbal d’accord du 14 janvier 2023 ont décidé de reprendre les rênes de l’escalade et de la protestation contre l’adoption de ce statut d’une manière «unilatérale». L’UMT, la CDT, l’UGTM et la FDT ont décidé de boycotter la réunion prévue, ce mardi 24 octobre, avec le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa.
Ils ont, en outre, appelé à tenir un sit-in le jeudi 2 novembre devant le siège du ministère de l’Éducation nationale. Les quatre centrales les plus représentatives soulignent qu’elles «suivent les développements que connait la sphère de l’enseignement notamment en ce qui concerne le choix du ministère de l’Éducation nationale d’éluder la méthodologie participative. Ce département a ainsi soumis pour approbation le statut des fonctionnaires de l’Education nationale sans avoir achevé les discussions sur toutes ses dispositions et sans prendre en compte les revendications justes et urgentes de l’ensemble de la famille de l’enseignement, ni le contenu de l’accord des principes généraux figurant dans le procès-verbal du 14 janvier 2023».
Les syndicats, rapporte Al Ahdath Al Maghribia, dénoncent avec force la violation de la méthodologie participative et la promulgation d’un statut entaché qui ne répond pas aux attentes des femmes et des hommes de l’enseignement, ni aux problèmes catégoriels accumulés.
Lors de son passage dans une émission à la chaine 2M le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, a déclaré que «le décret relatif au statut des fonctionnaires de l’éducation nationale était le fruit de négociations avec les centrales syndicales les plus représentatives. Autrement dit, il est la résultante d’un consensus entre le ministère et ces organisations syndicales».
Le ministre a, par ailleurs, nié avoir pris des décisions unilatérales car, poursuit-il, il y a eu des concertations entre son département et les différents partenaires et intervenants. Le ministre a, par la suite, cité l’ensemble des points positifs et incitatifs apportés par le nouveau statut et qui répondent, selon lui, aux revendications des syndicats et à leur tête «la création du grade d’excellence pour les enseignants et la possibilité de progresser dans leur parcours professionnel, le versement d’indemnités comme celle des heures supplémentaires ainsi que l’institutionnalisation et l’organisation du mouvement national de mutation des enseignants dans les différentes provinces».