Plutôt que de communiquer avec les seuls syndicats, Chakib Benmoussa, ministre de l’Education nationale, du préscolaire et des sports, a choisi les plateaux de télévision pour s’adresser directement aux concernés et à l’opinion publique afin de s’expliquer sur une décision de son département qui a créé certains remous.
Selon le quotidien Al Akhbar, dans son édition du vendredi 26 novembre, Benmoussa était l’invité mercredi soir de la 2e chaîne de télévision publique, où il a déclaré que les critères mis en place par son ministère pour organiser l'accession au corps de l’enseignement «ne sont que le début d’une vaste réforme qui concernera tout le système éducatif».
Il a ajouté que les demandes de candidatures au concours de recrutement des enseignants ont été tellement nombreuses, soit quelque 47.000 demandes parvenues aux académies régionales, qu’il a fallu établir le critère d’âge et de bonnes notes pour sélectionner le nombre requis d’enseignants. Le critère de 30 ans choisi n’est en rien illégal, puisque les textes régissant l’Education nationale exigent des candidats qu’ils justifient d’un âge compris entre un minimum de 18 ans et un maximum de 45 ans.
Selon les propos rapportés par Al Akhbar, Benmoussa a expliqué que le débat sur l’âge des candidats au concours de recrutement des enseignants est normal. Mais il faut comprendre, a-t-il dit, que le ministère de l’Education a introduit des critères sélectifs dans le but de «parvenir à une école où les chances d’égalité sont garanties, une école qui forme les citoyens et les compétences marocaines de demain, en leur inculquant les capacités de particiaption au développement du pays et assurer leur intégration sociale».
Le critère d’âge introduit par le ministère s’inscrit donc dans cette logique, et profite surtout à l’enseignant, car il vise à renforcer ses qualités de formateur continu et ses capacités professionnelles pour affiner ses compétences.
De ce fait, ajoute Al Akhbar, Benmoussa a tenu à expliquer que les cadres des académies de l’enseignement sont régis par un statut particulier qui n’a rien à voir avec celui de la fonction publique, d’où cette polémique sur l’âge de 30 ans, que les syndicats ont soulevée avant leur rencontre de mardi dernier avec le ministre de l’Education nationale.